L'ancien remorqueur fluvial de Poses, dans l'Eure, va transporter deux porteurs de la flamme olympique vendredi 26 juillet 2024, juste avant la cérémonie d'ouverture des JO de Paris. Cette embarcation est classée monument historique. Le président de l'association qui la préserve, n'en revient toujours pas de participer à un tel événement. Nous avons remonté une partie de la Seine avec son équipage.
Le rendez-vous nous est donné mercredi 24 juillet, chemin de Halage à Poses (Eure). Il est 6h du matin, l'équipage du navire "Le Fauvette" largue les amarres. Les bénévoles de l'association de la batellerie de Poses se sont levés très tôt pour le départ : direction Paris ! Vendredi 26 juillet 2024, ils participeront aux derniers kilomètres du relais de la flamme olympique. Une grande émotion pour l'équipage, composé de bénévoles de l'association de la batellerie de Poses.
"On est très fier de cette expérience qui ne se produira qu'une fois dans une vie !", nous confie les larmes aux yeux Daniel, à la barre du Fauvette. "On est très fier aussi de représenter l'association. On a une pensée pour ceux qui ont créé cette association et qui ont restauré ce remorqueur."
Dernier remorqueur de la Seine encore à flot
"Le Fauvette" est un rescapé de la Seine. Construit en 1927, le navire est le dernier remorqueur encore à flot. Laissé à l’abandon, il a été restauré par l’association dans les années 90 par Hubert Labrouche, à l'époque maire de Poses. Il a été classé monument historique en 1992.
Certains habitants ainsi que le maire de Poses ont répondu présents au départ. Il faut dire que "Le Fauvette" a rarement l’occasion de naviguer. Il sert principalement de navire musée à la batellerie. Alors forcément, pour le président de l'association, participer à un tel évènement est une immense fierté :
"C'est un super challenge que nous sommes en train de relever avec les bénévoles", se félicite Gilles Labrouche, fils d'Hubert Labrouche et président de l'association de la batellerie de Poses. "C'est une sorte de récompense de tout le travail accompli et l'occasion de se retrouver tous ensemble."
L'identité des porteurs de flamme inconnue
Vendredi, les bénévoles accueilleront à bord deux porteurs de la flamme olympique pour les derniers kilomètres de relais avant la cérémonie d'ouverture. Leur identité étant gardée secrète jusqu’au jour J, les bénévoles jouent les pronostics. "On va naviguer sur le canal Saint-Denis alors, on pense éventuellement à des rappeurs. Ce sera la surprise", s'amuse Gilles Labrouche.
En attendant, deux jours de voyage sont nécessaires pour rallier la capitale avant le début des festivités. Nous avons pu embarquer avec les bénévoles pour les premiers kilomètres de navigation. À bord, la bonne humeur est au rendez-vous, et le lever de soleil sur la Seine promet un beau spectacle.
Un voyage de 5 jours
Le voyage durera au total cinq jours, 450 km aller-retour. Certains bénévoles de l'association, qui prévoient de passer leur permis bateau, en profitent pour s'exercer.
"J'ai déjà le permis bateau fluvial. Ça me permettrait de conduire des bateaux qui font plus de 20 mètres de long. Le Fauvette mesure 25,5 m", nous explique Florent, qui prévoit de passer son extension grande plaisance. Ce dernier n'est pas peu fier de naviguer sur un monument historique.
L'occasion est trop belle, nous prenons nous aussi la barre. Rien de bien compliqué à part forcer sur les bras pour maintenir le cap. De quoi faire une bonne séance de sport !
Il est 10h, le temps pour nous de quitter l'équipage. Après 4h de navigation, ces derniers nous déposent au niveau de l'écluse Notre-Dame-de-la-Garenne à Gaillon (Eure).
Pour les bénévoles, direction Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour une première escale mercredi soir. Le Fauvette et son équipage sont attendus à Paris où ils remonteront le canal Saint-Denis.
La flamme olympique, qui passera de navires en navires vendredi 26 juillet, sera à bord du Fauvette à 11h58. Une belle aventure pour mettre en lumière le patrimoine normand.