La préfecture et les pompiers de l’Eure ainsi que les associations de protection des animaux font tout pour que le béluga repéré dans la Seine ne connaisse pas la même fin tragique que l’orque au printemps dernier.
Tout le monde est mobilisé pour sauver ce béluga arrivé dans la Seine, bien loin des eaux froides où il a l’habitude d’évoluer. Jeudi 4 aout 2022, les services de l’État, sapeurs-pompiers, SNSM, Office Français de la Biodiversité (OFB), Groupe d’Étude des Cétacés du Cotentin (GEEC) et le laboratoire Pelagis ont été mobilisés toute la journée pour évaluer l’état sanitaire de l’animal.
Le beluga de la Seine "dans un état préoccupant"
Grâce aux images de drones prises aux alentours de 17h jeudi par les pompiers de l’Eure, on en sait un peu plus sur l'état de santé du cétacé, qui « semble présenter des altérations cutanées et être amaigri », selon la préfecture.
Habitué aux eaux arctiques, il n’est pas fait pour survivre à l’eau douce pendant de longues périodes.
Repéré mardi matin dans la Seine, le béluga a été vu jeudi à proximité de l’écluse de Saint-Pierre-la-Garenne (Eure).
Contacté par l'AFP, Gérard Mauger, vice-président du GEEC, a décrit un "animal bien tonique, qui passe très peu de temps en surface et effectue de longues apnées", signe que sa capacité pulmonaire "reste bonne" mais il adopte un comportement qui complique la tâche des sauveteurs, la préfecture indiquant que le cétacé "fuit les embarcations et ne se laisse pas guider dans la direction de l'embouchure de la Seine".
Des drones pour le repérer
La présidente de l'association de défense des océans Sea Shepherd, Lamya Essemlali, a déclaré à l'AFP qu'une de ses équipes arrivait sur place munie de drones pour le repérer plus facilement et que "l'urgence est déjà de le nourrir pour éviter qu'il ne subisse le même sort que l'orque retrouvée morte de faim" dans le même fleuve fin mai.
"Le milieu n'est pas très accueillant pour le béluga, la Seine est très polluée et les cétacés sont extrêmement sensibles au bruit, or la Seine est très bruyante avec sa navigation très importante", a ajouté Mme Essemlali.
La préfecture de l’Eure va accompagner et sécuriser les tentatives de sauvetage et de nourrissage de l’association.
Un barrage sonore
Une première opération de sauvetage a été lancée jeudi soir. Elle consiste dans un premier temps à empêcher le cétacé de continuer sa remontée du fleuve. « Il faut mettre en place un barrage sonore pour le bloquer », a expliqué jeudi à franceinfo la présidente de l’association de défense des océans Sea Shepherd, Lamya Essemlali.
Le laisser tranquille
Les autorités lancent un appel à la prudence et demandent à « l’ensemble de la population de ne pas tenter d’approcher ou de rentrer en contact avec l’animal pour faciliter le travail de l’ensemble des services de l’État, mobilisés pour la préservation de la faune sauvage ».
Une consigne réitérée par Sea Sheperd France qui va aider la préfecture de l’Eure à localiser et peut être sauver l’animal : "A toutes celles et ceux qui se soucient du sort du beluga : garder ses distances est primordial. Aidez-nous à l'aider en respectant ces consignes, l'intérêt de l'animal prévaut sur la curiosité. Merci pour lui."
Ce vendredi, quatre bateaux sont partis à 11h de Courcelles-sur-Seine pour localiser l’animal et tenter de l’approcher.
Pour rappel, le beluga bouge énormément, dans la nuit de mercredi à jeudi il avait parcouru plus de 40km et arrive assez aisément à passer les écluses.
Pour le moment, il semble bloqué entre les barrages de Poses et de Saint-Pierre le Garenne.