Le laboratoire eurois Angany, basé à Val-de-Reuil, vient d’annoncer des avancées importantes dans le développement d’un traitement contre la Covid-19, qui réduirait drastiquement le risque d’hospitalisation et de décès. Un cocktail d'anticorps monoclonaux produit par des plantes.
Des plantes pour lutter contre la Covid-19. Alors que le gouvernement a fait de la vaccination l'arme numéro 1 pour lutter contre le Covid, une multitude de laboratoires travaillent à l'élaboration d'un médicament. Dans l'Eure, la société franco-canadienne de biotechnologie Angany, basée à Val de Reuil et spécialisée dans le traitement des allergies, vient d'annoncer des progrès importants dans le développement d’un traitement qui réduirait le risque d’hospitalisation et de décès.
"Une avancée significative dans le développement accéléré d’un cocktail d’anticorps monoclonaux au fort potentiel neutralisant pour contrer le Covid-19", indique le laboratoire.
Le principe : identifier chez l'homme les anticorps qui ont été performants contre le virus et les reproduire dans les végétaux. Dans ce laboratoire, les plantes reçoivent un gène particulier et incubent pendant une semaine. "Aujourd'hui je vais récupérer tous les bacs, les broyer, filtrer le jus et ensuite en biochimie, il sera purifié, concentré pour extraire les anticorps", explique Guillaume Beauverger, technicien de laboratoire.
Une fois extraits, différents anticorps sont associés pour fabriquer un traitement plus efficace. "Le but est de neutraliser le virus au maximum. Quand il y en a deux, ils vont cibler deux endroits différents du virus, ce qui maximise les chances d'éliminer le virus", explique Virginie Stordeur, ingénieure en biotechnologie.
Un médicament préventif
Ce médicament, à la fois préventif et curatif, pourrait être administré par intraveineuse aux patients les plus fragiles. "C'est un traitement d'urgence qui va être dans l'immédiat destiné à tous ces patients qui ne peuvent pas être vaccinés ou chez lesquels la vaccination ne permet pas la production d'anticorps naturellement", indique Loïc Faye, co-fondateur d'Angany.
Pour continuer son développement, la start-up espère une aide financière de 20 millions d'euros pour débuter l'essai clinique.
Aujourd'hui on est au stade juste avant l'homme.Tous les essais cliniques et pré-cliniques ont montré que les anticorps isolés à l'origine de patients et ces anticorps produits dans les plantes apportaient toutes les garanties d'efficacité et de sécurité ensuite pour aller chez l'homme.
Si la France vient d'autoriser temporairement deux traitements à base d'anticorps de synthèse, à ce jour, aucun ne dispose d'une autorisation de mise sur le marché dans l'Union européenne pour le traitement du Covid-19. La co-fondatrice indique que des discussions sont en cours avec le gouvernement. "Nous avons aussi beaucoup de soutien de la Région Normandie et de l'agglomération de Rouen. Si nous avons tous les soutiens nécessaires, nous pouvons être prêts dans 6 ou 7 mois."