Sébastien Lecornu, président du conseil départemental de l'Eure, a présenté ce lundi une série de mesures d'économies, éreintant au passage la gestion de son prédécesseur.
Les résultats de plusieurs audits
Ce lundi 21 septembre, devant le conseil départemental réuni en séance extraordinaire, Sébastien Lecornu, président du Département de l’Eure, a présenté "10 pistes d’économies d’ores et déjà identifiées". Des économies qui permettraient de réduire de 5 à 6 millions d’euros par an les dépenses de la collectivité.Annoncées et votées sous forme de vœux par la majorité (LR, UDI, DVD) et le groupe DVG de Bruno Questel alors que le PS, PCF et EELV se sont abstenus, ces mesures sont les premières réponses aux conclusions des audits financiers et organisationnels qui venaient d’être détaillés devant l’assemblée. Ces deux audits ont été réalisés par les cabinets Klopfer pour les finances et GC Partenaires pour le volet organisationnel.
Sébastien Lecornu a bien entendu appuyé sur la partie financière en mettant en exergue la chute de l’épargne brute de la collectivité en trois exercices, de 85 M€ à 55 M€, "soit 30 M€ dans les chaussettes", a lancé le président du Département en poste depuis avril dernier.
La gestion précédente : une fausse bonne réputation ?
Le budget global du Département s’élève à 617 M€ dont 97 M€ d’investissements (compte administratif de 2014). La stratégie de la nouvelle majorité appuyée lors de plusieurs interventions de ses conseillers départementaux, a été de mettre en pièces la réputation de département bien géré que s’était attribuée l’Eure sous la présidence du socialiste Jean Louis Destans."L’aéronef du département de l’Eure était en pleine dépressurisation. On tire sur le manche trop tard". Ainsi pour Frédéric Duché (LR, Les Andelys), les bonnes notes attribuées par l’agence de notation Standard & Poor’s relevait "de l’angélisme. Avec les audits, nous sommes dans la transparence financière", a-t-il lancé en dénonçant ce qui avait été "une politique de gribouille où les infrastructures ont été sacrifiées alors que les dépenses de personnels ont explosées".
Selon Sébastien Lecornu, "il y a un mur devant nous", comme l’anticipe l’audit financier qui prédit qu’il manquera "une dizaine de millions d’euros pour atteindre en 2017 l’épargne minimale pour équilibrer la section de fonctionnement, soit 32 M€, et à nouveau une dizaine de millions d’euros à l’horizon 2021".
Car pour l’élu Les Républicains, les départements vont subir "l’effet de ciseau" de la diminution des recettes par la chute des dotations de l’Etat et l’accroissement des charges incompressibles notamment sociales (APA, RSA, Handicap).
Une interprétation différente des audits dans l'opposition
L’opposition de gauche, PS, PCF, EELV et DVG, n‘a évidemment pas le même regard sur le passé. Le socialiste Alfred Recours, par ailleurs président de la commission des Finances, a ainsi souligné que les ratios financiers relevés par l’audit, situaient presque systématiquement l’Eure parmi les départements les plus vertueux. Le communiste Gaëtan Levître (Pont-de-l’Arche) a vu dans ce même audit la présentation d’une "gestion précédente rigoureuse et bonne".Pour l’avenir, Alfred Recours a soupçonné le rapport d’avoir choisi "la version la plus noire possible de l’évolution négative des recettes et des dépenses".
Sur ce point en revanche, les communistes rejoignent la droite en prédisant une asphyxie des collectivités par la baisse des dotations. Le DVG Bruno Questel n’a pas plus partagé le sombre tableau brossé de la précédente gestion. Il a appelé à une recherche d’économie et d’efficacité dans des mutualisations plus importantes.