Dernier jour du procès d'Aline T. à Évreux, jugée depuis vendredi 15 décembre 2023, devant la cour d'assises de l'Eure pour l'assassinat de son mari en juin 2017. La quinquagénaire est accusée d'avoir tué Michel H. dans leur maison près de Bernay, avant de le brûler et de découper son corps. L'avocat général a requis 30 ans de réclusion. Elle a été condamnée à 25 ans de réclusion criminelle.
Mise à jour, mercredi 20 décembre 2023, à 18h30. Mercredi 20 décembre 2023, le verdict est tombé en fin de journée. Aline T. a été condamnée à 25 ans de réclusion criminelle, dont une période de sûreté de 12,5 ans. La peine est plus légère que celle demandée par l'avocat général, qui avait requis 30 ans. Aline T. a décidé de faire appel de cette décision.
Pour Philippe F., l'amant d’Aline Turpin au moment des faits, et qui l’a aidé à déplacer le corps, il a été condamné à 30 mois d’emprisonnement ferme, assorti de 20 mois de sursis, pour non-dénonciation de crime, et recel de cadavre. Sa peine correspond à celle requise par l'avocat général.
Pour rappel, la disparition de Michel H. a été caché pendant deux ans.
Y a-t-il eu préméditation ?
L'avocat général Anaël Bonton en était convaincu, lui qui a requis ce mercredi 20 décembre 2023 dans la matinée, devant la cour d'assises de l'Eure, 30 ans de réclusion à l'encontre d'Aline T.
La prévenue, âgée de 58 ans, est accusée d'avoir tué, brûlé et démembré son mari, Michel H., en juin 2017. L'accusée, qui a déjà passé trois ans en prison préventive, comparaissait libre depuis le début de son procès, qui a démarré vendredi 15 décembre.
Une personnalité complexe et des questions en suspens
Dans son discours final ce mercredi matin, l’avocat général s’est arrêté sur la personnalité d’Aline T. Une femme, dit-il, qui a besoin d’être « au centre de l’attention », d’être « la bonne personne », selon l’expertise psychologique.
Est-elle la femme battue, maltraitée, qui a attaqué son bourreau, qui a vaincu son agresseur, Michel H.? C’est le discours d’Aline T, mais l’avocat général n’y croit pas.
Selon lui, s'il y a sans doute eu des violences psychologiques, rien ne prouve les violences physiques de Michel H. envers Aline T. Elles ne sont que des hypothèses mises en avant par l'accusée pour expliquer son geste. Le drame s'est toutefois noué dans un contexte de séparation violente, où la rancœur exacerbait la haine, le tout sur fond d'alcoolisme.
De nombreux points d’interrogation persistent dans ce procès.
Y a-t-il eu une dispute, puis une bagarre, ce 1er juin 2017 ? Ou bien Aline T. s’est-elle cachée dans la maison, avant que Michel H n’arrive à son domicile, pour le surprendre, fusil à la main ? L’accusée elle-même a changé plusieurs fois de versions.