Pendant l'hiver 2017, huit jeunes hommes ont violenté un jeune handicapé mental pendant plusieurs semaines à Bolbec. Cinq d'entre eux ont été condamnés par la cour d'assises des mineurs de Rouen, mardi 19 décembre 2023.
L'affaire avait fait coulé de l'encre en 2017. Le 28 décembre, un jeune homme, âgé de 19 ans, reconnu handicapé mental, est retrouvé en situation de détresse.
Un jeune handicapé violenté par huit personnes
Depuis cinq mois, il vivait en autonomie dans une habitation à Bolbec (Seine-Maritime). Mais durant le dernier mois, il a été violenté par huit jeunes âgés de 15 à 19 ans, qui vont se relayer dans ce logement pour faire vivre un vrai calvaire à la victime. Six des huit jeunes ont été jugés par la cour d'assises des mineurs à Rouen, du 11 au 19 décembre 2023. Cinq d'entre eux ont été condamnés.
Nos journalistes Véronique Arnould et Stéphane L'hôte étaient sur place :
En 2017, une information judiciaire avait alors été ouverte et huit personnes présentées devant un juge d’instruction, pour "séquestration et actes de torture et de barbarie". Et le procureur du Havre de l'époque, François Gosselin, évoquait "notamment des câbles électriques, et la menace d’un couteau qui a été au moins une fois chauffé pour lui imposer des brûlures. Il a également été enfermé quelques instants dans un réfrigérateur. C’est un véritable enchaînement de violences".
Les faits avaient fait réagir la secrétaire d'État
Un stress post-traumatique important avait été identifié après des examens médicaux sur la victime. Sophie Cluzel, alors secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, s’était dite "écœurée par cet acte de barbarie".
Lors de l'audience de décembre 2023, qui se déroulait à huis clos, cinq d'entre eux comparaissaient notamment pour enlèvement, séquestration et actes de torture ou barbarie. Le sixième était accusé d'avoir diffusé un enregistrement vidéo.
Jusqu'à quatre ans de prison
Les réquisitions de l'avocat général, mardi 19 décembre 2023, vont de un à quatre ans de prison avec sursis : un an avec sursis pour celui qui a filmé ; deux ans de prison dont un an avec sursis pour deux jeunes ; trois ans dont deux avec sursis pour l'un d'entre eux ; quatre ans dont deux avec sursis pour deux jeunes hommes.
Le verdict est tombé dans la soirée de mardi 19 décembre et les peines sont très proches des réquisitions de l'avocat général. Les actes de torture et de barbarie ont été requalifiés en violences aggravées par trois circonstances : vulnérabilité, usage d'armes, en réunion. La séquestration n'a finalement pas été considérée, car le jeune homme avait pu sortir.
Deux jeunes hommes sont condamnés à quatre ans de prison avec sursis, deux à trois ans de prison assortis également d'un sursis, un est acquitté et un a reçu un avertissement.
Ils ont tous déjà réalisé de la détention provisoire et ceux qui ont été condamnés à de la prison ferme pourront l'effectuer sous bracelet.