Pendant un mois, en 2017, un jeune handicapé mental a été séquestré chez lui par plusieurs jeunes. Six d'entre eux seront jugés du 11 au 19 décembre 2023 par la cour d'assises des mineurs de la Seine-Maritime, notamment pour séquestration et actes de tortures ou barbarie. Rappel des faits.
Les faits remontent à l'hiver 2017. Le 28 décembre de cette année-là, le propriétaire d'un logement situé dans le centre-ville de Bolbec, près du Havre, trouve son locataire en détresse et alerte la police. Le jeune homme, âgé de 19 ans, est fragile, il est reconnu handicapé mental. Depuis cinq mois, il vit de manière autonome dans cette habitation.
"Il tremblait vraiment de partout"
La police intervient, il s'avère que la jeune victime est séquestrée depuis un mois dans son logement, il y a subi des actes violents, considérés, par la justice, comme "des actes de torture ou barbarie".
Interviewé à l'époque des faits, le propriétaire évoque un engrenage, " j'ai vu le locataire, il tremblait vraiment de partout, il avait subi des choses. Je pense qu'il est tombé dans un engrenage, il a dû inviter un copain, puis un deuxième, qui en a invité un autre. Il n'a pas su dire non, et voilà, c'est le cercle vicieux".
Huit jeunes mis en examen dont six mineurs
Huit jeunes, âgés de 15 à 19 ans, vont se relayer dans ce logement pour faire vivre un calvaire à la victime, certains "bourreaux" connaissent le jeune homme depuis des années. On évoque à l'époque des faits violents, la victime aurait été enfermée nu dans le frigo, brûlée par une lame de couteau et aurait également subi des tentatives de viols. Certaines scènes auraient été photographiées et filmées.
Six ans après les faits, le procès débute
À partir du lundi 11 décembre 2023, six jeunes, mineurs au moment des faits, seront jugés par la cour d'assises des mineurs de la Seine-Maritime. Ils encourent une peine de 20 ans de prison. Cinq d'entre eux comparaissent notamment pour enlèvement, séquestration et actes de torture ou barbarie.
Le sixième est accusé d'avoir diffusé un enregistrement vidéo. Le procès, à huis clos, se tiendra jusqu'au 19 décembre, au tribunal judiciaire de Rouen.