Eure : 6 mois après l'incendie de l'église de Romilly-la-Puthenaye, le maire s'inquiète de ne pas voir arriver les aides

Ravagée par les flammes il y a six mois, l'église de Romilly-la-Puthenaye est toujours en ruine. Au lendemain du sinistre, des collectivités ont promis des aides financières pour sa restauration. Mais les processus sont longs et le maire voit l'édifice se dégrader.

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Le sol est jonché de mauvaises herbes sorties de terre entre les carreaux de marbre et, lorsqu'on lève les yeux, on ne voit que le ciel.

L'église Saint-Aubin n'est plus qu'une ruine.

Depuis le 17 avril 2021, l'édifice n'a plus de charpente, ni de portes, ni de vitraux. Tout est parti en fumée. Dans le coeur de l'église, l'autel a été recouvert d'une bâche pour le préserver des intempéries. Ce samedi matin, un incendie ravage l'église de Romilly-la-Puthenaye, village de 300 habitants de l'Eure. 

Dans les heures et les jours qui suivent le drame, le maire du village Jean-Bernard Juin reçoit le soutien de bon nombre d'élus et de collectivités. Parmi lesquels, Sébastien Lecornu, la ministre de la culture Roselyne Bachelot, le président de la région Normandie Hervé Morin ou encore Pascal Lehongre, président du Conseil Départemental de l'Eure. Ils lui promettent des aides financières pour restaurer l'édifice du 16ème siècle. Mais six mois ont passé et l'édile n'a pas reçu un centime.

L'inquiétude du maire

"Il faut faire vite". Lorsque Jean-Bernard Juin entre dans l'édifice à ciel ouvert, il ne peut que constater les dégâts. Les équipes municipales ont protégé ce qu'elles pouvaient, l'autel et quelques statues. L'édile s'inquiète désormais de l'arrivée de l'hiver : "si on a un hiver difficile, avec des gelées, de la pluie, les pierres blanches pourraient éclatées".

Au lendemain de l'incendie, il a fallu tout nettoyer et sécuriser les pignons de l'édifice. Une facture de 30 000 euros pris en charge par l'assurance. La commune a aussi reçu l'aide d'habitants et de communes voisines pour tout déblayer. Vient maintenant le temps de la restauration. Elle a été estimée entre 2 et 3 millions d'euros, une somme colossale que la petite municipalité ne peut supporter seule. Le maire a donc monté un dossier pour recevoir une aide du Conseil Départemental de l'Eure, et notamment l'aide d'urgence de 100 000 euros promis par le président Pascal Lehongre au lendemain de l'incendie. "Notre demande a été rejetée. On a donc fait appel à un bureau d'étude pour nous aider à monter le dossier", explique Mr le maire avant de poursuivre "on se retrouve un peu seul, c'est très technique. On sait ce que va nous donner l'assurance mais pas les collectivités, mais il faut qu'on sache, en tout cas les 100 000 euros ne sont toujours pas déloqués".

Des engagements qui seront tenus

Le département de l'Eure nous a assuré que l'aide promise est toujours d'actualité : "100 000 euros, c'est une enveloppe exceptionnelle à laquelle pourront s'ajouter d'autres aides", explique Alexandre Rassaërt, vice-président du département de l'Eure en charge de la culture et du patrimoine.

Tout le monde a un œil sur ce qu'il se passe quand il s'agit de patrimoine, c’est normal qu’il y ait des règles, on ne peut pas faire n’importe quoi.

Alexandre Rassaërt, vice-président du département de l'Eure en charge de la culture et du patrimoine

L'élu assure que le dossier suit son cours de manière normale : "on ne peut pas les verser tant qu'on n'a pas le montant de la prise en charge de l'assurance et qu'on ne sait pas quelle ampleur aura la projet de restauration et de rénovation, en tout cas on est très mobilisé sur le sujet"

Au lendemain du sinitre, la mission archéologique du département de l'Eure était mobilisée pour récupérer le mobilier abîmé et le conserver à ses frais, "cela représente 15 000 euros, qui n'ont pas été facturés à la commune. Et puis le service conservation du patrimoine, le service culturel, juridique du département ont été en contact avec la municipalité pour l'aider à faire appel a un maître d'ouvrage", poursuit Alexandre Rassaërt qui admet que les démarches sont complexes.

La région Normandie aussi a rassuré Jean-Bernard Juin. Hervé Morin qui s'était engagé à contribuer à la rénovation de l'église, a réitéré son souhait : "J’ai pris un engagement il y a quelques mois, c’était pendant la periode de la campagne électorale pour les régionales et je n'ai pas changé d'avis. La région debloquera des fonds quand il y aura un projet".

La mobilisation de la population

Outre, le soutien des collectivités, le maire peut compter depuis l'incendie sur la mobilisation de la population. A la suite de l'incendie, la Fondation du Patrimoine a ouvert une cagnotte sur internet, comme elle l'avait fait après le drame de Notre-Dame de Paris. 

"L'idée c'est de permettre à tous les donateurs potentiels, à toutes les personnes attachées au patrimoine, de pouvoir manifester leur soutien à travers un don modeste ou plus important", explique Grégoire Dagorn, chargé de mission pour la délégation Normandie de la Fondation du Patrimoine. La cagnotte s'élève aujourd'hui à environ 35 000 euros, grâce aux dons de particuliers, de municipalités voisines ou encore du département de Seine-Maritime. "Cela témoigne de l'attachement fort qu'ont les gens pour cette église" : la Fondation du Patrimoine suit de près le projet. L'argent récolté sera versé à la commune dès qu'elle le souhaitera.

Le maire, Jean-Bernard Juin a en tout cas un souhait aujourd'hui : reconstruire au plus vite le clocher de l'église et y réinstaller des cloches, pour que "tout refonctionne, comme avant".

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