Huit délégués syndicaux opposés à la délocalisation de machine svers un site roumain ont été assignés en justice par la direction de leur entreprise, Sealynx, un sous-traitant automobile.
Huit délégués syndicaux assignés en justice. C'est une requête de la direction du sous-traitant automobile Sealynx, basé à Charleval dans l'Eure. La raison : ces personnes s'opposent au déménagement de machines de l'entreprise vers un site roumain.
Vingt machines concernées
"Ces syndicalistes nous ont empêché de procéder à l'enlèvement. Nous demandons à la justice de pouvoir retrouver un libre accès à nos presses", a justifié Pierre L'Alloret, directeur de cette entreprise de fabrication de joints d'étanchéité à destination du secteur automobile.
L'audience en référé est fixée au 4 juillet devant le tribunal d'Evreux.Selon la CGT, "au total, vingt machines sont concernées, à terme, par ce transfert d'activité avec la suppression de 70 postes à la clé".
"Aujourd'hui, on ne sait pas rendre ces activités plus productives. Cela étant, il n'y a pas de plan social et pas de licenciement de prévu" a insisté le directeur du site évoquant pour sa part la disparition "de 60 postes", dans leur "très grande majorité" dévolus à des intérimaires.
"Ce déménagement ne vise qu'à générer du cash et à augmenter les dividendes versés aux actionnaires", a estimé Jérémy Durdu, délégué syndical CGT.
70 millions de chiffre d'affaires
"L'entreprise se porte bien et le climat social est serein", a en revanche estimé Pierre L'Alloret évoquant un investissement de "22 millions d'euros sur trois ans à Charleval pour le développement de nouveaux produits". Selon le directeur, le chiffre d'affaires de l'entreprise euroise s'établit à 70 millions d'euros pour un effectif de 430 personnes en CDI.En 2017, GMD (Groupe Mécanique Découpage), spécialisé dans l'emboutissage, la plasturgie et la fonderie, affichait quant à lui un chiffre d'affaires de 799 millions d'euros. Il emploie 4.800 salariés, dont 3.900 en France.
Plus d'explications dans ce reportage de Catherine Lecompte et Bruno Morice.
Avec les interviews de :
- Olivier Martin, secrétaire CHSCT Sealynx
- Pascal Calais, maire de Charleval