Des baptisés de l'Eglise catholique se manifestent auprès de l'évêché d'Evreux pour renier leur foi. On remarque ce phénomène dans toute la France. Il est lié aux affaires de pédophilie et aux positions de l'Eglise sur des questions de société.
Apostasie. C'est un mot rare. L'abandon volontaire de sa religion. Le nombre de demandes reçu par les évêchés aurait doublé en France, selon une enquête de la rédaction Libération-Checknews. Il serait passé en 2018 de 1000 à 2000.
Des sites internet proposent des modèles de lettres de reniement du baptême fondé sur des motifs précis : pédocriminalité, égalité hommes-femmes, droit à l'euthanasie....
A l'évêché d'Evreux, le chancelier du diocèse est transparent sur les chiffres. 45 demandes ont été reçues en 2018.
Pas d'effacement dans les registres mais une mention ajoutée
La Justice a dû se prononcer sur la demande d'effacement des registres de baptême d'un habitant de la Manche. En 2014, la plus haute juridiction du pays, la Cour de Cassation a jugé (Arrêt 19 novembre 2014) que l'on ne pouvait pas faire disparaitre l'acte des registres :"en dépit de son reniement, le baptême constituait un fait dont la réalité historique ne pouvait être contestée, ( NDLR : la cour d'appel) a décidé, à bon droit, qu’il n’y avait pas lieu d’ordonner l’effacement de sa mention du registre ; que le moyen n’est pas fondé.
Les chanceliers des dicocèses ajoutent donc, la mention "a renié son baptême par lettre datée du..." en marge des registre.
"Il y a eu deux pics en 2018 après les affaires d'un cardinal et de prêtres américains et les affaires de Lyon"