Le 10 décembre 2016, un chauffeur de taxi d'Evreux a reçu une balle dans la tête. C'est son client, un jeune homme de 20 ans, qui lui a tiré dessus. Le tireur avait été appréhendé par le GIGN. Le procès du client commence à Evreux lundi 23 septembre 2019.
"Je suis un miraculé", répète Pascal Bocquet, 54 ans, un chauffeur de taxi d'Evreux, dans l'Eure, qui a survécu à une balle tirée dans la tête par un client et à la violente collision de sa voiture contre un arbre qui en a résulté.
Les faits se sont produits il y a un mois et demi, mais ils n'ont été révélés que tout récemment par le quotidien Paris Normandie, quand le client, originaire de la région parisienne, a été appréhendé et écroué après une longue enquête.
Samedi 10 décembre, en soirée, un jeune homme de 20 ans, bien habillé, arrive à la gare d'Evreux et prend un taxi pour Ivry-la-Bataille, à moins de 40 km, pour se rendre à un mariage. Le chauffeur de taxi lui dit que la course lui coûtera environ 75 euros, ce que le client accepte.
Pendant le trajet les deux hommes discutent aimablement mais arrivé à destination, le client sort un pistolet de calibre 6,35 mm, tire sur le conducteur et saute du véhicule. Touché à la tête, M. Bocquet perd le contrôle de son taxi, une Mercedes automatique, qui termine sa course contre un arbre, sectionné par la violence du choc.
Sa froideur pendant l'interrogatoire laisse pantois
"Il ne m'a rien dit, même pas qu'il ne pouvait pas payer", raconte à l'AFP M. Bocquet. "Il a avoué aux enquêteurs qu'il n'avait pas suffisamment d'argent pour payer à la fois le taxi et la chambre d'hôtel", a indiqué à l'AFP le commandant du groupement de l'Eure, Emmanuel Valot. "Sa froideur pendant l'interrogatoire laisse pantois", a-t-il ajouté.
Connu des services de police uniquement pour un port d'arme prohibée, il a été appréhendé à Houilles (Yvelines) par des hommes du GIGN, l'unité d'élite de la gendarmerie. Déféré au parquet d'Evreux au cours du week-end, mis en examen pour tentative d'homicide, le tireur a été écroué. "Je ne comprends pas comment on peut risquer 20 à 30 ans de prison pour 75 euros", s'interroge M. Bocquet.
"Normalement, d'après les médecins, je devais y passer ou rester paralysé
Transporté à l'hôpital militaire de Percy à Clamart (Hauts-de-seine), le conducteur du taxi a déjà subi deux grosses opérations de 5 et 6 heures de reconstruction faciale. La balle, logée entre le rocher et l'oreille droite, ne peut être extraite sans risque. "Normalement, d'après les médecins, je devais y passer ou rester paralysé", témoigne M. Bocquet qui compte bien reprendre son métier en mars, après une troisième opération en février.
Le reportage de nos confrères de France 2