Son nom : le Da Vinci X. Cette technologie ultra moderne d'assistance chirurgicale est la promesse d'un rétablissement plus rapide, d'un risque réduit d'infections post-opératoires et de cicatrices moins visibles.
Le centre hospitalier d'Évreux a franchi le cap au mois de février. Afin d'améliorer le soin des patients lors des opérations, l'institution a décidé de l'achat d'un système de chirurgie assistée par robot : le Da Vinci X, dernier né de l'un des leaders du ce marché, l'entreprise américaine Intuitive Surgical.
"Des résultats impressionnants!"
L'hôpital ébroïcien aura tout de même dû débourser pour cela environ 2 millions d'euros, sans compter les quelque 150 000 euros annuels nécessaires à la maintenance de la machine. Mais pour le Docteur Hany Mankarios, chirurgien urologue au centre hospitalier Eure Seine, c'était un investissement nécessaire.
"Certes, une opération avec ce nouveau robot coûte 70 fois plus chère qu’une opération "normale". Mais les résultats sont impressionnants ! [Le robot] est aujourd’hui devenu une machine de la précision du geste, une nécessité chirurgicale. Il dispose d'une vision en 3D et rend le geste du praticien beaucoup plus précis. [...] Cela permet aussi de traiter des pathologies dans des endroits difficiles d'accès. "
Hany Mankarios, chirurgien urologue à l'hôpital d'Évreux
Une précision qui offre nombre d'avantages : un rétablissement plus rapide, moins de douleurs post-opératoires, un risque réduit d'infections, des cicatrices moins visibles et une hospitalisation moins longue.
L'acquisition d'un tel dispositif représente donc, aussi, des économies à long terme pour l'administration publique, en raccourcissant les séjours à l'hôpital et en limitant les risques de réhospitalisation des patients opérés.
"Le robot ne se substitue pas au praticien"
Mais alors comment ça marche? Le système De Vinci est ce qu'on appelle un télémanipulateur chirurgical. Tous les mouvements des instruments (écarteurs, bistouris, pinces etc...) sont donc bien dirigés par le chirurgien, ce n'est pas le robot qui opère. Ce dernier est équipé de quatre bras articulés qui peuvent réaliser des mouvements à 540°, comme l'explique le centre hospitalier Eure-Seine sur son site internet.
Le chirurgien est placé derrière un écran en 3D qui lui permet de contrôler à distance l'opération avec une très grande précision avec un zoom allant jusqu'à x40. "Il ne s’agit pas d’intelligence artificielle, explique le docteur Abderrezak Bouasria, chef de service à l'hôpital d'Évreux, le robot ne se substitue pas au praticien mais il affine la main du chirurgien."
Objectif : attirer des chirurgiens à Évreux
La machine n'est alors pas qu'un avantage pour le patient. Elle représente aussi un plus grand confort pour les chirurgiens, qui peuvent opérer dans des conditions optimales. C'est donc aussi en termes d'attractivité que va se calculer la rentabilité de ce nouvel instrument.
Ce robot va énormément apporter au Centre hospitalier d’Évreux en termes de recrutement. Des chirurgiens nous sollicitent déjà pour venir opérer chez nous."
Docteur Abderrezak Bouasria, chef de service au CH Eure Seine
Le conseil départemental a d'ailleurs participé à l'achat de ce nouveau dispositif, le premier de ce type dans l'Eure, avec pour ambition d'attirer des jeunes médecins dans la structure ébroïcienne.
Le robot est compétent pour la chirurgie urologique, ORL et gynécologique. Il le sera bientôt aussi en chirurgie thoracique. Au CH Eure-Seine, les équipes médicales ont décidé de donner un nom au robot : Suzanne Noël, en hommage à celle qui fut la pionnière de la chirurgie réparatrice au début du 20e siècle.