Les chasseurs de Normandie vont renforcer les mesures de sécurité après l'accident mortel dans le Cantal

Trois jours après l'accident de chasse qui a coûté la vie à une randonneuse à Cassaniouze (Cantal) les fédérations de chasse des cinq départements normands, réunies dans l'Eure, ont évoqué les questions de sécurité avec le président la fédération nationale des chasseurs.

La visite du président de la fédération nationale des chasseurs le mardi 22 février 2022 en Normandie était prévue depuis longtemps, dans le cadre d'une tournée annuelle. Mais trois jours après l'accident de chasse qui a coûté la vie à une randonneuse le samedi 19 février 2022 à Cassaniouze (Cantal), la réunion des représentants des chasseurs de l'Orne, de la Manche, du Calvados, de la Seine-Maritime et de l'Eure a été l'occasion d'aborder les questions de sécurité, du partage de l'espace naturel et de la cohabitation entre chasseurs et non-chasseurs.  

"C'est la première fois qu'une personne mineure provoque un accident de chasse mortel en France" a précisé Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs qui a tenu à rappeler à notre journaliste Bérangère Dunglas les efforts faits ces dernières années : "On doit toujours évoluer pour améliorer la sécurité, c'est une priorité pour la chasse française. En France, depuis 20 ans, on a multiplié par 10 le nombre de coups de carabine sur le grand gibier, et dans le même temps, on a baissé de 71% les accidents."

"Cela veut dire que le travail est constant. Sinon on aurait multiplié par 10 les accidents, ce qui n'est pas le cas du tout : au contraire on les a baissés de façon drastique. Donc, aujourd'hui, un accident qui se passe, surtout de façon dramatique comme on a eu là, est toujours un accident de trop. Nous on se bat pour tendre vers le zéro-accident. C'est mon seul objectif."  

"J'estime que la polémique et la violence médiatique qui est réservée à la chasse est disproportionnée"

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs

 Partager les espaces naturels

Alors que depuis l'accident mortel, des associations et des élus réclament de nouvelles réglementations de la chasse, voire des jours d'interdiction comme le dimanche ou le mercredi, le représentant des chasseurs français se positionne au contraire pour une cohabitation des chasseurs et des non-chasseurs, quitte pour cela à imaginer et à mettre en place de nouvelles pratiques :

"Pour cela j'ai décidé de réunir au mois de mai toutes les fédérations d'usagers de la nature qui, comme nous, partageons le territoire. Il faut absolument qu'on travaille ensemble. Si on peut améliorer les choses, on va trouver des solutions (…) le but étant de partager un espace en même temps, ensemble."

"Il y a de plus en plus de gens dans la nature, il faut qu'on s'adapte. Même si dans le contexte global j'estime que la polémique et la violence médiatique qui est réservée à la chasse est disproportionnée (…) je veux qu'on tende vers le zéro accident, donc on va travailler, et s'il y a des choses à améliorer, à modifier, on va le faire !"  

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22 février 2022 : après l'accident mortel du week-end, le président de la fédération nationale des chasseurs était dans l'Eure pour rencontrer les présidents de chasse de Normandie. ©France Télévisions

Les chasseurs normands déjà engagés pour renforcer la sécurité

Présent également à cette réunion organisée à Angerville-la-Campagne, au sud d'Evreux (Eure), Dominique Monfilliatre, le représentant des chasseurs de Normandie, a évoqué le cas des jeunes chasseurs mineurs en expliquant qu'une mesure existe déjà dans les cinq départements normands :

"En Normandie, dans les chasses fédérales, il y a toujours un tuteur avec les jeunes titulaires du permis de chasse. C'est une année de tutorat, comme pour le permis de conduire, qui serait une piste à étendre au niveau national"  

En parallèle de l'accompagnement des jeunes chasseurs, la fédération normande a subventionné l'installation de milliers de "miradors'. Une sorte de plateforme en bois, surélevée qui a pour but de positionner le chasseur à plus d'un mètre de hauteur pour que l'angle de tir soit "fichant" c’est-à-dire orienté vers le bas et que la balle, si elle rate sa cible, se fiche dans le sol et ne parte pas au loin en ligne droite.

Cette pratique de chasse sur "promontoire" , en hauteur, est quasiment systématique dans toutes les grandes chasses organisées en Normandie précise Dominique Monfilliatre, président de la fédération des chasseurs de l'Eure et de la fédération régionale de Normandie représentant les chasseurs des cinq départements normands : "Les deux tiers des territoires normands de chasse de grand gibier sont équipés de ces postes de tirs fichants. Un autre avantage de ce dispositif est que le chasseur ne bouge pas et reste donc à sa place, ce qui permet d'éviter des accidents."

Cette pratique de tirs vers le bas est d'autant importante que les balles utilisées pour le "grand gibier" comme par exemple le sanglier, ont une grande portée. Selon le calibre de la balle, l'angle de tir et le vent, le projectile peut être dangereux jusqu'à plus de deux kilomètres de distance.

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