Un chantier hors norme est en cours à l'entrée de l'agglomération de Grand Bourgthéroulde
L'axe routier relie l'A13 et le sud de l'agglomération de Rouen à Bernay et à l'est du département de l'Eure. Cette route départementale D438, bien que doublée un peu plus loin par l'autoroute A28 est très fréquentée par les automobilistes et les chauffeurs routiers.Sauf que depuis l'été 2020, des travaux ralentissent la circulation à l'entrée de Grand Bourgthéroulde, sur le rond-point de la rue de la Poterie.
C'est là, tout près de la rocade qui contourne Grand Bourgthéroulde par l'Est, qu'un affaissement de terrain s'était produit en mai 2017.
Une immense marnière
Après des mesures et sondages, les spécialistes ont établi que l'affaissement du sol était la conséquence de l'effondrement de la partie supérieure d'une manière (► lire plus bas) de grande taille. Une cavité constituée de 3 étages de plusieurs salles profondes de 9 à 24 mètres.Un chantier de sécurisation
Cette marnière se trouvant sur un terrain public et menaçant de surcroit un axe routier, un comblement des cavités a été décidé, soit 1600 m3 de vide à remblayer pour un chantier dont le coût est estimé à 415.000 euros.Pour ce faire, après une exploration des cavités par vidéo, 57 puits de forages ont été creusés afin de combler les 3 niveaux souterrains avec l'injection du contenu de plus de 250 camions :
On injecte avec une pompe à béton un coulis de sable et de ciment à travers le trou de forage afin de combler les vides."
Les marnières, souvenirs empoisonnés du passé
Les marnières sont des cavités creusées par l'homme au XIXe siècle pour extraire de la craie du sous-sol des plateaux calcaires de Normandie afin de la répandre sur les terres de culture afin d'en augmenter la fertilité.Très répandues en Seine-Maritime (essentiellement dans le Pays de Caux), les marnières sont aussi présentes dans le département de l'Eure où on en a recensé 16.000. Une estimation fait même état de 60.000 marnières euroises…
Il n'existe pas d'inventaire des marnières fait à l'époque de leur creusement, et les agriculteurs ne les déclaraient pas toujours. Ainsi, faute d'indications sur le cadastre, leur présence se révèle au fil des éboulements ou de travaux.
C'est ainsi que des maisons se retrouvent en péril quand le sol s'effondre… Le comblement est très couteux et de nombreux propriétaires se retrouvent démunis, quand ressurgit sous leurs pieds ce vestige du passé…