Un collectif d'habitants de Conteville dans l'Eure s'oppose à l'installation d'une antenne-relais sur leur commune. Partie prenante du projet, la municipalité, elle, met en avant la nécessité d'un tel dispositif, comme pour un de ses lotissements, éloigné du centre-ville, en zone blanche.
C'est l'une des objections majeures à son installation. "Dans ce périmètre, il y a un terrain sur lequel les enfants de la commune viennent s'entraîner plusieurs fois par semaine, explique Guylaine Allaïs Touzé, porte-parole du collectif. Et juste à côté est prévue la construction d'un skatepark."
Un collectif vent debout
Depuis l'annonce d'un projet de construction d'une antenne relais 5G à Conteville, commune de l'Eure, ses détracteurs ne décolèrent pas. Une quarantaine d'habitants qui dénoncent pêle-mêle la nocivité d'un tel dispositif, ses potentielles retombées sur la valeur foncière des habitations mais aussi son impact visuel.
L'antenne mesure 36 mètres de haut. Toutes nos propositions d'autres emplacements ont été refusées. Rien n'est possible, le dossier est déjà ficelé.
Guylaine Allaïs Touzé, porte-parole du collectif
Désamorcer les peurs
La municipalité a organisé plusieurs rencontres avec les habitants dont le collectif. Objectif : désamorcer les peurs.
"Il y a beaucoup de suppositions arbitraires dans les arguments mis en avant des opposants à cette antenne, souligne Bénédicte Lemaux, première adjointe au maire. Selon l'ANFR, l'agence nationale des fréquences, il n'y a pas de danger avec les ondes antennes relais."
Si la fréquence des antennes est élevée, leur puissance, elle, se situe aux alentours des 2 volts par mètre. Or, le seuil de dangerosité est fixé par la réglementation nationale et internationale à 61 V/m.
Bénédicte Lemaux, première adjointe au maire
Par ailleurs, la commune assure qu'elle n'a pas le choix.
Les quatre opérateurs se sont engagés auprès des pouvoirs publics à couvrir 100 % du territoire. Si nous leur refusons, ils pourront s'adresser à un riverain et nous n'aurons alors plus la main sur le projet.
Bénédicte Lemaux, première adjointe au maire
Autre contrainte : la loi littoral. Conteville n'a pas de façade maritime pourtant cette loi s'y applique parce que la commune est située sur un affluent de la Seine. "Nous ne pouvons construire au-delà du périmètre bâti, nous révèle Bénédicte Lemaux, jointe par téléphone. L'antenne ne peut qu'être installée à côté des habitations".
Un lotissement en zone blanche
Le terrain de football est l'emplacement idéal pour l'antenne-relais selon les opérateurs. Elle couvrira toute la commune. Comme ce lotissement où habite Alain Barbot, 81 ans.
Ce retraité a dû installer une box chez lui pour rester en contact avec ses enfants via whatsapp : depuis qu'il s'est installé à deux kilomètres du centre du bourg, impossible d'utiliser son téléphone portable.
Je suis à 200 % pour cette antenne-relais. Mon téléphone portable n'a jamais pu fonctionner chez lui. Il faut absolument installer cette antenne c’est l'avenir ! En plus, dans quelques années, on n'aura plus de fixe.
Alain Barbot, habitant
Première étape de l'installation de cette antenne : son vote en mairie, le 5 avril. Le collectif l'annonce d'ores et déjà : il lancera un recours dès que possible.