Le département de l'Eure a annoncé ce mercredi 30 octobre 2024 que les routes départementales repasseraient à une limitation de 90 km/h en 2026. Ce retour en arrière face aux 80 km/h mis en place depuis 2018 est justifié par l'absence de baisse de la mortalité routière.
C'est une histoire d'aller-retour. En 2018, l'ensemble des routes départementales sont passées à une limitation à 80 km/h dans un souci de prévention face à la mortalité routière. Depuis, plusieurs départements font le chemin inverse pour rétablir la limitation à 90 km/h. Ce sera le cas dans l'Eure, sur l'ensemble des routes départementales (situées à l'extérieur des agglomérations) en 2026.
Lors de la présentation de cette annonce, le département de l'Eure justifie ce retour en arrière avec les chiffres de la mortalité routière de ces dernières années. En 2017, 33 morts étaient à déplorer dans le département. En 2024, ce chiffre s'établit déjà à 38 décès à la date du 30 octobre 2024. Quant à l'année la plus meurtrière, il s'agit de 2021 avec 41 décès.
Une mesure sur tout le département, "facile à comprendre"
La baisse drastique du nombre d'accidents espérée à la mise en place des 80 km/h n'est finalement jamais arrivée, selon Alexandre Rassaert, président du département de l'Eure. "On avait parlé d'un choc psychologique et il n'a pas lieu", affirme l'élu.
La vitesse limite sur les routes départementales sera alors rétablie à 90 km/h dès 2026. Contrairement à d'autres départements, comme l'Hérault ou le Loiret, cette mesure ne sera pas appliquée au cas par cas selon les routes, mais bien sur l'ensemble du département.
Le président du département, Alexandre Rassaert, explique vouloir une mesure simple, facile à comprendre et moins chère à mettre en place.
Ca valait le coup d'embêter les gens si ça a des résultats, mais là ça n'en a pas.
Alexandre Rassaert, président du département de l'Eure
Ce retour en arrière est aussi symbolique. La mise en place du 80 km/h au niveau national avait suscité la polémique en 2018 et mis une distance entre les principaux concernés, en milieu rural, et les députés qui avaient pris cette décision, à Paris.