Il se dresse sur une colline, dominant la vallée de l'Epte. Le château de Gisors, oeuvre des ducs de Normandie du XI e au XIIe siècle, a été revisité par l'artiste François Abélanet. L'artiste anamorphiste a crée une oeuvre de land art éphémère, pour poser un autre regard sur le château médiéval.
Le château de Gisors domine fièrement le paysage, niché en haut de sa motte féodale.
Une motte faite de pierre, de tronçons de bois et de terre, un édifice conçu par Guillaume Le Roux, le deuxième fils de Guillaume le Conquérant. A l'origine, cette forteresse devait défendre les possessions anglo-normandes contre les prétentions du roi de France.
Ce site stratégique connut un passé tumultueux durant la guerre de cent ans. Mais qui connaît réellement son histoire ?
Comment mettre en lumière ce patrimoine normand, comment poser un regard neuf sur ce site féodal ?
L'artiste François Abélanet répond à sa façon à ces questions.
Il a eu l'idée de créer une oeuvre éphémère. Une facon de regarder autrement et redécouvrir le site :
Le projet est né durant le confinement. Je voulais créer une oeuvre participative, qui rassemble les gens. Nous avons pensé à la fleur de lin, en référence aux nombreux champs de lin qui poussent dans le département de l'Eure. Le lin, cette fleur bleue, c'est aussi le symbôle de la gratitude et de l'espérance. C'était parfait dans le contexte du confinement. C'est une oeuvre collective, créee par des enfants, des résidents de maisons de retraite, mais aussi par des personnes en chantier d'insertion.
L'idée de l'artiste : que le public appréhende le site sous un nouveau jour grâce à l'anamorphose. 5000 fleurs bleues, fabriquées à partir d'une pâte autodurcissante, ont été plantées, et forment une une sorte d'illusion d'optique qui se présente comme un écho au bâti médieval.
L'artiste souhaite que cette oeuvre d'art contemporain soit accessible à tous :
L'intérêt de l'anamorphose, c'est de regarder autrement des choses qu'on ne voit plus. C'est une illusion mentale. L'objectif, c'est vraiment d'attirer un public qui peut avoir des réticences par rapport à l'art contemporain, à aller voir des choses créees par des intellectuels, des artistes. Montrer que l'Art, c'est une question de sensibilité. Je pense que quand il y a une émotion, il y a du partage...
L' oeuvre éphémére, qui a connu un grand succès lors des journées du patrimoine le week-end du 19 et 20 septembre, est visible chaque jour gratuitement dans la cour du château jusqu'à la fin du mois de septembre.