Grâce à internet, une famille de l'Eure retrouve la médaille de son aieul, un poilu qui s'est battu en Lorraine

Cela faisait plus d'un siècle que cette médaille dormait dans son jardin. Mais il aura fallu de simples travaux pour qu'un habitant de Vallois en Lorraine, découvre la plaque militaire d'un poilu eurois, Henri Edouard Tribout. Grâce à Facebook, il a pu retrouver la famille normande du soldat.

Dans l'Eure du côte des Andelys, la famille Tribout a encore un peu de mal à réaliser. Les trous de leur arbre généalogique se sont subitement comblés grâce à une découverte surprise, à des centaines de kilomètres du domicile familial. 

En 2006, une plaque militaire avait été retrouvée par Pascal Garnier, un habitant de Vallois, en Lorraine. Un trésor qu'il conservait précieusement dans un petit sachet. Mais tout récemment, ne pouvant se résoudre à la garder pour lui seul, il a finalement décidé de lancer un appel via les réseaux sociaux pour retrouver la famille du soldat.

"Je me suis dit que je n'avais pas le droit de garder cette médaille, elle n'est pas à moi. Comme j'ai beaucoup d'amis sur Facebook, je me suis dit que j'allais mettre cette annonce sur le réseau, et voir ce qui allait se passer. Mais je ne m'attendais pas du tout ça",  a raconte Pascal Garnier, surpris par l'engouement sur sa page.

 

 

Quel poilu normand se cachait derrière cette plaque militaire ? 

 

Après quelques recherches, l'identité du poilu disparu se précise finalement. Il s'agit bien d'un soldat eurois qui se nommait Henri Edouard Tribout. Habitant des Andelys, il était né en 1885 et mort en 1949. Mobilisé pendant la Première Guerre Mondiale, il avait notamment combattu du côté de Nancy, non loin de Vallois.  

Aussitôt les photos publiées sur FaceBook, plus de 81.000 partages ont fait le reste. Car, à peine quelques jours plus tard, la famille Tribout, identifiée grâce aux deux inscriptions sur la plaque militaire, "Tribout Henri, 1905 - Rouen Sud, 1145", a pu se faire connaître.

Henri-Edouard Tribout était en fait le frère de l'arrière grand-père de David Tribout, qui vit aujourd'hui au Val d'Hazey, près des Andelys. Une heureuse surprise pour cet eurois, désormais en quête d'informations sur ses origines familiales. 

 

"Je ne m'y attendais pas du tout et je ne savais pas que notre famille que l'on croyait assez restreinte est finalement aussi grande ! Cela m'a poussé à faire des recherches généalogiques et avec ma nièce, on a finalement découvert des nouvelles branches familiales! " 

David Tribout

    

Toute une histoire familiale à recomposer 

 

En réalité, la force de la toile a joué son rôle et des passionnés de généalogie sont venus en aide à la famille Tribout pour reconstituer les liens. 

"Sur Facebook, il y a eu énormément de messages de gens qui de leur côté ont fait des recherches, qui avaient des documents, des actes de naissance et de décès, ça a permis de créer toute la lignée, de remonter très loin, jusqu'à mon arrière arrière grand-père, qui était des Andelys. C'est énorme, les publications de toute la France, même un peu à l'étranger. C'est incroyable l'ampleur que ça a pris en quelques jours, c'est très émouvant" 

David Tribout

 

Résultat, toute la lignée a pu être très clairement identifiée dans un arbre généalogique désormais presque au complet. 

 

 

David Tribout a enfin pu y retrouver sa place et celle de sa famille proche. 

 

 

Pour cette famille euroise, retrouver enfin tous les prénoms, les grands-parents, les arrières grands-parents, est aussi inattendu que formidable. Car aux Andelys, le monuments aux morts et le cimetière portent bien la trace des aîeux Tribout. 

Si Henri Edouard Tribout est en réalité mort aux Andelys, sa tombe n'a jamais été retrouvée. Seule celle d'Henri-Léon Tribout, son neveu, est toujours visible, comme son nom gravé sur la stèle communale. 

 

 

Une histoire qui ne fait que commencer 

 

Avec sa nièce Karine, David Tribout songe maintenant à l'avenir. Au déconfinement, quand il sera de nouveau possible de circuler entre les régions, la famille Tribout compte se rendre en Lorraine pour aller chercher la médaille, et remercier Pascal Garnier. 

"Il aurait pu la jeter, s'en débarrasser, c'est quand même bien d'avoir fait ça", nous a confié David Tribout. C'est donc en famille que la suite s'écrira car l'oubli n'est plus permis : 

"On n'a pas envie que cette plaque finisse dans une boîte à bijoux!".

 

En accord avec sa nièce Karine, il aimerait maintenant pouvoir exposer la médaille retrouvée à la mairie des Andelys, où vit toujours la descendante du poilu. 

"L'idée ce serait de rendre cette plaque publique, encadrée quelque part, pour tous les gens qui se sont mobilisés, pour leur dévouement, et les recherches qu'ils ont faites pour nous retrouver".

Mais en attendant, les recherches de cette famille sur ses histoires passées se poursuivent et n'ont peut être pas encore révélé tous leurs secrets...   

 

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