Offre de reprise de Poulingue à Beuzeville acceptée, un "soulagement" malgré 76 licenciements prévus

Le tribunal de commerce de Rouen a accepté mardi 12 mars 2024 l'unique offre de reprise de Poulingue en redressement judiciaire depuis décembre 2023. Située à Beuzeville dans l'Eure, l'entreprise, spécialisée dans le bâtiment, a été cédée à OBM Construction qui prévoit de conserver 107 salariés sur 183.

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La justice a tranché ce mardi 12 mars 2024. L'entreprise Poulingue, implantée depuis 2013 à Beuzeville (Eure), a trouvé son repreneur. Après plusieurs semaines d'incertitude, le projet porté par OBM Construction a été retenu. Il s'agissait de la seule offre de reprise défendue devant le tribunal de commerce de Rouen sur les trois initialement déposées. L'offre de reprise permet selon le tribunal "de sauvegarder l'activité, d'assurer durablement l'emploi [...] et présente de bonnes garanties d'exécution".

Pour les salariés, cette annonce est plutôt un soulagement. Cette décision s’est fait attendre tant par les salariés que par le candidat repreneur. C'est une bonne nouvelle pour la poursuite de l’activité.

Pauline Enault, secrétaire du CSE Poulingue et représentante des salariés dans le cadre de la procédure collective

107 salariés sur 183 conservés, la partie production fortement impactée

Selon le jugement que France 3 Normandie a pu se procurer, OBM Construction, entreprise générale de construction de bois à destination de collectivités locales ou d’entreprises privées, dont le siège social est situé à Chevilly dans le Loiret, va réintégrer 58% des effectifs de Poulingue.

Le repreneur prévoit de conserver 107 salariés sur les 183 que comptent actuellement Poulingue. "Nous avions connaissance du nombre de 107 salariés depuis la date de fin de dépôt des offres améliorées, donc cette annonce n’est pas une surprise", assure Pauline Enault. Les 76 licenciements prévus affectent plus particulièrement la partie production.

Dans le détail, 13 postes sur 30 seront supprimés pour la partie "compagnon et chef d'équipe bâtiment", 21 postes sur 35 ne seront pas repris pour la partie "opérateur et chef d'équipe désamiantage et curage", les travaux spéciaux étant l'une des autres spécialités de Poulingue.

D’un point de vue social, l’offre d’OBM est décevante malgré les efforts réalisés pour augmenter significativement le nombre de salariés repris eu égard à l’offre initiale

Pauline Enault

30 millions d'euros de chiffres d'affaires dès la première année de reprise 

Réalisant 80% de son chiffre d'affaires en Île-de-France, OBM Construction, qui se présente comme une entreprise familiale depuis plus de 30 ans, compte 90 salariés. Le groupe ambitionne d'atteindre un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros en 2024. "OBM Construction propose une offre rassurante au vu de sa solidité financière actuelle", explique Pauline Enault. 

Le repreneur prévoit 30 millions d'euros de chiffres d'affaires pour la première année de reprise de Poulingue puis 50 millions en 2026. Cette PME familiale envisage de reprendre l'ensemble des contrats clients à l'exception de huit chantiers. Dans un communiqué publié ce mercredi 13 mars 2024, OBM Construction annonce que Poulingue poursuivra ses activités de construction et de travaux spéciaux sous le nouveau nom de « Société Nouvelle Poulingue ».

"Nous évoluons depuis des années sur le même métier de la construction bois, mais avons développé chacun des expertises que l’autre n’a pas. Le cumul de nos forces nous permettra d’adresser de nouveaux marchés et de proposer une offre plus complète", se réjouit dans ce même communiqué Tristan Lheure, le directeur général d'OBM Construction.

Une conjoncture défavorable depuis 2020

Créée en 1967 à Epaignes (Eure), la société Poulingue, historiquement charpentier, avait été placée en redressement judiciaire le 5 décembre 2023. Depuis 2020, l'activité avait fortement baissé en raison des effets de la crise sanitaire, ce qui avait nécessité le recours à plusieurs PGE (prêts garantis par l'Etat) pour un montant total de 2,8 millions d'euros. Les effets de l'inflation sur les matières premières, en particulier le bois, et la guerre en Ukraine n'avaient pas arrangé les affaires de la société qui comptait il y a quelques années encore 220 salariés. 

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