Malgré cette période pas toujours facile à vivre, les artistes s’associent et redoublent de créativité tout comme la Factorie, ce pôle culturel normand qui proposent des initiatives pour égayer votre journée avec : « murmure moi un poème » et « poèmes à crier par les fenêtres ».
Murmure moi un poème
Lancée par Julie Cayeux, l’opération Murmure moi un poème incite la population lovérienne à envoyer des poèmes. Objectif de cette opération ? Diffuser des poèmes pour redonner du baume au coeur et rompre l'isolement pendant cette période de confinement.L'idée, c'est d'envoyer des messages d'amour, d'espoir, du réconfort, des poèmes, des chansons, aux personnes âgées qui sont confinés dans les maisons de retraite. En ce moment, elles sont encore plus isolées que d'habitude.
Julie Cayeux, initiatrice du projet Murmure moi un poème
Parce que la créativité ne s’arrête pas, petits et grands peuvent envoyer leur(s) poème(s) à : murmuremoiunpoeme27@gmail.com
Par exemple, Grégory a écrit et illustré ce poème par un dessin :
Afin de mettre en lumière ces poèmes, Louise Pinton, qui est en charge du projet, filme Adeline Maisonneuve, comédienne metteuse en scène et artiste associée à la Factorie, la Maison de Poésie de Normandie qui lit ces textes face caméra. Habituée à intervenir sur scène et régulièrement dans les hôpitaux, les foyers, les centres éducatifs et en milieu scolaire, Adeline Maisonneuve intervient cette fois dans une ambiance intimiste et de manière inédite.
Adeline Maisonneuve récite les écrits des internautes avec le sourire aux lèvres et une intonation adéquate. Femez les yeux et écoutez sa voix tout en écoutant le chant des oiseaux en fond sonore : un moment idéal pour se détendre et se ressourcer pendant cette période.Le courage, même la peur au ventre
De s'écrire, d'y aller, de s'y rendre
Le partage, grand labeur, apprendre
À s'écrier, sans se méprendre.
Le courage, à portée de pensée
Au delà de nos tristes heures
D'imaginer l'aube en avance,
Défrayer les chroniques
au saut d'une récente cadence
A défendre nos vieilles chances
On croit encore aux racines d'hier.
Pour, avec tout notre nouvel amour,
Un plus haut changement d'ère.
Charlotte Goupil
Ces poèmes font souvent référence au confinement comme ici avec ces deux poèmes de Bianca et d'Inaya :
Derrière ma fenêtre,
Je ne vois plus les chênes et les hêtres.
Derrière ma fenêtre,
Pas de silhouette de mon maître.
Derrière ma fenêtre,
Plus de spectacles de marionnettes .
Derrière ma fenêtre,
Zéro garçon, zéro fillette
Pas de chaton, ni de pâquerette .
Vous voulez vraiment savoir ce qu’il y a derrière ma fenêtre ?
D’accord…
Il y a juste une ville déserte !
un poème d'Inaya, 9 ans, en CM1 à l'école Jean Moulin de Louviers
Adeline Maisonneuve a répondu à l’appel de l’association ADAPEI 27 pour redonner le sourire aux personnes en situation de handicap.
Découvrez le reportage de Bérangère Dunglas et Bruno Belamri où Adeline Maisonneuse s'est rendue dans un foyer à Rugles, dans l’Eure :C’est important pour nous d’être utile et je pense qu’on l’est quand on voit les réactions aujourd’hui. Le bonheur que ça procure, les émotions qu’on partage. On se dit : on n’est pas venus pour rien et ça c’est formidable.
Adeline Maisonneuve, comédienne metteuse en scène et artiste associée à la Factorie
Pendant son confinement, Adeline Maisonneuve termine l’écriture d’une pièce qui se jouera en juin à Paris et en juillet à Avignon (sous réserve du confinement). Nous lui souhaitons une pleine réussite dans son projet.
Poèmes à crier par les fenêtres
De la même façon, la Factorie, la Maison de Poésie de Normandie propose l’opération : poèmes à crier par les fenêtres. Elle consiste à réciter les poèmes par les fenêtres, les balcons de la manière souhaitée : en chantant, en clamant ou encore en dansant par exemple.Pour les intéressés, les vidéos sont à envoyer à : communication@factorie.fr
Chaque vidéo est composée d’un générique où l’on peut apercevoir 3 personnes les unes après les autres où chacune crie en ouvrant sa fenêtre : « poèmes », « à crier », « par les fenêtres ». Le générique de fin se termine avec une phrase humoristique : « Si les symptômes persistent, consultez un poète ».
Sur un texte de Charles Baudelaire, Lou, Tom et Ninon se mettent en scène. Alors, enivrez-vous…
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront : Il est l’heure de s’enivrer !
Enivrez-vous de Charles Baudelaire
Ninon, Kim, Tom, Lou et Clément se lancent également avec un poème à crier dans les ruines. Mais qui sont-ils ?
Passionnée de cinéma, de cuisine et de dessin, Ninon est assistante mise en scène. Kim travaille en tant que comédienne, metteuse en scène et fait partie de la promotion 2022 du Studio Théâtre - École supérieure des comédiens par l’alternance. Tom co-créé la compagnie Paon dans le ciment avec la quelle il joue et mène des ateliers mêlant les pratiques: danse, théâtre, acrobatie, musique. Lou est chargée de communication pour différents organismes. Quant à Clément, il participe activement à l'émergence de jeunes compagnies.
Même le comédien Fabrice Luchini veut offrir un "petit geste" pendant cette période. Il poste sur son compte Instagram des Fables de la Fontaire qu'il lit tous les 2/3 jours comme La besace, une bonne initiative pour réviser ses classiques !
Vous l'aurez compris, la poésie est une fenêtre ouverte sur le monde, accessible à tous alors sortez vos livres et vos plumes !