La levée de doutes est terminée : l'incendie du grand château de Serquigny n'a pas fait de victimes. Mais des questions restent encore en suspens. Quelle est l'origine du feu ? À qui appartient le château ? On fait le point.
Du grand château de Serquigny, dans le sud de l'Eure, il ne reste plus que les façades. Ce dimanche 31 décembre, vers 6h45, l'édifice de 600m2, construit au XVIIe siècle, a été ravagé par les flammes. La toiture et les planchers ont été intégralement détruits, l'aile Nord s'est effondrée et l'œilleton central s'est écroulé.
L'incendie est éteint
Au terme de sept heures d'efforts, 80 sapeurs-pompiers sont parvenus à circonscrire l'incendie. Il est désormais considéré comme éteint. Des fouilles approfondies, visant à confirmer l'absence de présence humaine sur les lieux, ont été réalisées. Ce mardi 2 janvier, le parquet nous le confirme ainsi : il n'y a pas de victimes.
Où en est l'enquête ?
Le parquet d'Évreux a ouvert une enquête le 31 décembre 2023, pour déterminer l'origine de l'incendie. D'ici quelques jours, un expert tentera de déterminer le lieu précis du départ de feu.
À ce stade, une seule certitude : la foudre n'a pas frappé l'édifice, qui n'est en outre plus raccordé à l'électricité. Météo France l'assure. L'incendie est donc "probablement d'origine humaine", avance le parquet d'Évreux, sans toutefois évoquer pour le moment la piste criminelle.
Cette "enquête de flagrance" doit durer maximum deux semaines. Au-delà, deux possibilités : l'ouverture d'une enquête préliminaire - sous l'autorité du parquet - ou d'une information judiciaire, confiée à un juge d'instruction.
Pour le moment, l'enquête a été confiée à la brigade de gendarmerie de proximité de Brionne ainsi qu'à la brigade de recherche de Bernay.
Pas de squatteurs
Simon Babre, le préfet d'Evreux, a nié la présence de squatteurs, avancée par certains médias.
Frédéric Delamare, maire (PS) de Serquigny, a précisé que le château était occupé jusqu'en 2003 par une association d'insertion, LADAPT. Cette dernière y proposait notamment des formations, destinées aux personnes en situation de handicap. Mais faute de moyens, LADAPT a fini par revendre le château.
Il s'agit d'une situation administrative assez complexe. Certains propriétaires sont difficilement joignables, d'autres décédés. On va regarder comment il est possible de reprendre un peu la main pour envisager, avec les propriétaires, l'avenir de ce patrimoine.
Frédéric Delamareà France 3 Normandie
Désormais, cet édifice est propriété de 40 personnes. L'enjeu sera de les identifier et de les contacter. "Tant qu'ils ne donnent pas leur accord pour vendre leur part, la situation est bloquée", précise le maire, ajoutant néanmoins que "la mairie de Serquigny n'a pas les moyens de se porter acquéreur".
Colossal, le préjudice matériel n'a pas encore été chiffré. Mais les propriétaires actuels pourraient ne pas avoir tous souscrit une assurance. "C'est une interrogation", admet Frédéric Delamare.
L'accès toujours interdit au public
"L'incendie est maintenant complètement éteint mais il existe un risque d'effondrement de murs et de cheminée", précise, sur les réseaux sociaux, la commune de Serquigny.
Par sécurité, il est donc toujours strictement interdit de s'approcher du château. Les services de la commune doivent assurer la mise en sécurité du site.
Très ému par l'incendie, Stéphane Bern a déclaré qu'il accompagnerait la mairie de Serquigny pour assurer "le devenir du grand château".