Le militant pour les droits des enfants, Lyes Louffok, a dénoncé sur son compte Twitter des violences supposément commises dans un foyer de jeunes de Pont-Audemer. Les violences auraient été commises par un éducateur sur une jeune fille de 16 ans.
Sur son compte Twitter, Lyes Louffok se présente comme un activiste des droits de l'enfant, ainsi qu'un membre du Conseil National de la Protection de l'enfance. Egalement ancien éducateur spécialisé, c'est lui qui a dénoncé sur les réseaux sociaux les violences qu'aurait subi un jeune fille de 16 ans, hébergée dans un foyer à Pont-Audemer dans l'Eure, une MCES, Maison d'Enfants à Caractère Social.
Les faits se seraient déroulés le mardi 5 janvier au foyer "La maison familiale", lorsqu'un éducateur aurait voulu confisquer les téléphones portables des jeunes. Une adolescente de 16 ans, Lou-Anne, aurait alors refusé et caché son téléphone dans son soutien gorge. Toujours selon Lyes Louffok, l'éducateur aurait cherché à récupérer l'objet coûte que coûte, ce qui aurait donné lieu à des violences. "Lou-Anne s'est défendue. Il l'a frappé, battu au sol et griffé" écrit-il dans un tweet. La jeune fille aurait déposé une plainte à la gendarmerie le soir même, mais toujours confrontée à son supposé agresseur, Lou et sa soeur jumelle auraient été emmenées dans une autre structure d'accueil d'urgence, avant de rejoindre le domicile de leur mère. Enfin, la jeune femme aurait fait un tentative de suicide et passé quelques temps à l'hôpital.
Toujours d'après les informations de Lyes Louffok, quatre autres jeunes se seraient également rebellés contre l'éducateur. Ils auraient alors été placés eux aussi dans d'autres établissements du département. L'éducateur incriminé serait en poste à la "Maison familiale" depuis 5 mois.
Twitter, je vais te parler de Lou, une enfant placée dans l'Eure, 16 ans, victime de la violence d'un éducateur de son foyer.
— Lyes Louffok (@LyesLouffok) January 13, 2021
Suite à cette agression, elle a tenté de se suicider.
Une énième preuve de l'incapacité de l'ASE à assurer notre protection.
Thread?? pic.twitter.com/SdmCjryFsZ
Le département de l'Eure réagit à ses accusations
Le département de l'Eure et son service d'Aide Social à l'Enfance, a également réagi à ces accusations, expliquant qu'une enquête était actuellement en cours. Mais le conseil départemental expliquait ce jeudi après-midi au cours d'une conférence de presse, qu'il n'était pas l'employeur des personnes travaillant dans la structure. Le département de l'Eure aurait signé une convention avec l'association qui gère la MECS de Pont-Audemer, et acccordé un agrément à l'établissement.
De son côté le département réalise également une enquête au regard de l'agrément accordé à la structure.
— Département de l’Eure (@EureenNormandie) January 13, 2021
Les institutions sont mobilisées pour traiter humainement et juridiquement la situation. 2/3
"Le département a organisé une mission d'expertise et d'enquête...pour voir si la convention que nous avons signé avec cette association est bien respectée. S'il y a des écarts, nous souhaitons mettre en place des actions correctives, et améliorer cette protection vis à vis de nos enfants... Notre souci est de protéger et de mettre cette jeune fille en sécurité " nous a confié Pascal Lehongre, président du département de l'Eure. Le département a aussi mis en place des mesures d'accompagnement et un psychologue à disposition de Lou-Anne et de sa famille. Le président du Conseil départemental de l'Eure a également rappelé qu'à ce stade de l'enquête, l'éducateur était toujours présumé innocent.
La jeune Lou-Anne serait aujourd'hui rentrée chez sa mère avec sa soeur jumelle, et l'éducateur accusé de violences actuellement en arrêt maladie. Enfin il semblerait que la jeune fille ait également reçu sur Snapchat des messages de la part d'un autre éducateur pour l'inciter à retirer sa plainte.