Nathanaël Hamandi vient tout juste d'entrer en quatrième. Depuis juin 2019, il a créé son entreprise de location de flipper. Une passion pour ces jeux rétro qui s'est vite montrée débordante. Rencontre.
Dans la chambre de collégien, on dénombre pas moins de quatre flippers. Nathanaël vit entouré de ses machines qu'il répare et bichonne au quotidien. Cette passion pour les jeux rétro remonte à l'âge de quatre ans, lorsqu'il partait dans un centre de vacances à Saint-Aubin-sur-Mer. Son père Abed l'emmenait jouer régulièrement sur "The machine". Mais lorsque le centre a fermé, toute la famille a recherché un autre flipper dans les cafés, les associations des environs. Mais il n'y en avait plus. Le flipper était passé de mode. Qu'à cela ne tienne, les parents ont multiplié les recherches sur internet. Pour l'anniversaire de ses neuf ans, Nathanaël a reçu en cadeau son tout premier flipper.
Depuis, il a revendu, puis acheté de nouvelles machines. Les flippers ont vite envahi la chambre d'amis et le garage où le jeune passionné effectue des travaux de menuiserie sur les caisses en bois.
Une entreprise pour désengorger la maison familiale
Toute la famille vit au rythme du flipper. Nathanaël souhaitait ouvrir une salle spécialisée à Notre-Dame-de-l'Isle (Eure). Mais personne n'aurait pu s'en occuper lorsqu'il était à l'école.
Avec son père, il a créé une entreprise, Flip Dream. Les flippers rénovés par Nathanaël sont placés en location ou en dépôt (les fonds sont récoltés grâce aux parties payées par les utilisateurs) dans des entreprises, des cafés ou chez des particuliers.
Etant donné qu'on avait de plus en plus de flippers dans la maison et que l'espace de stockage est limité car on ne peut pas pousser les murs, on a trouvé cette solution" confie Abed Hamandi, diplômé d'un BTS en informatique et électronique.
Abed détient 51% des parts, son fils les 49% restants. Lorsque Nathanaël aura atteint la majorité, la situation sera inversée.
Les gains générés par Flip Dream permettent d'acheter de nouvelles machines et des pièces de rechange.
Des flippers virtuels
Depuis quelques mois, Nathanaël s'est lancé dans une nouvelle activité. Il achète des flippers irréparables à bas coût. Il retape la structure et installe un écran vidéo à la place du plateau de jeu. C'est ce que l'on appelle un pincab (flipper virtuel). Le jeune génie monte tout le système informatique. Il programme également des éléments de jeux et installe des boutons, manettes pour donner des sensations plus vraies que nature à ses machines numériques.
Chef d'entreprise, collégien mais aussi fan de musique et de sport
Le contrat passé entre Nathanaël et ses parents est simple : tant que les résultats scolaires suivent, le fils peut continuer à jouer et à gérer son entreprise.
Ne croyez pas que l'emploi de Nathanaël se limite au flipper et aux devoirs. Il joue également la batterie et est membre d'un groupe. Il pratique également le Krav Maga (sport de combat). Un début de vie déjà bien rempli.
Imagine-t-il une vie professionnelle dans le domaine des flippers ? Pas forcément. Pour le moment, Nathanaël veut d'abord terminer ses études.