A Vernon, le président de la République a annoncé un soutien de l'Etat pour les nouveaux moteurs de la fusée Ariane

Emmanuel Macron, en visite officielle dans le département de l'Eure le 12 janvier s'est rendu dans les locaux d'ArianeGroup, site qui bénéficiera du plan de relance.

Emmanuel Macron est arrivé à Vernon un peu avant 13h ce mardi (12 janvier 2021) accompagné de deux ministres anciens Eurois. Celui de l'économie : Bruno Le Maire (ancien député de l'Eure et conseiller régional de Haute-Normandie)  et celui de l'Outre-Mer : Sébastien Lecornu (ancien maire de Vernon et ancien président du conseil départemental de l'Eure).

Un site historique de la conquête spatiale

C'est sur les hauteurs de la ville, au milieu d'une forêt, que sont situées les installations d'ArianeGroup où le président et les deux ministres étaient attendus pour évoquer l'avenir des filières de l'espace et de l'hydrogène.

Un site historique créé dans l'immédiat après-guerre (en 1946) avec l'installation du LRBA,  le laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques,  où, comme aux USA et en URSS, des ingénieurs et techniciens (dont des allemands spécialisés dans la propulsion et le guidage) ont permis à la France d'être un des acteurs de la conquête spatiale. 

Après la conception des fusées françaises Véronique et Vesta, le site de Vernon a mis au point et fabriqué Viking (toujours un V comme Vernon) le moteur de la fusée européenne Ariane.   

Aujourd'hui transformé en "Campus de l'espace" le site de Vernon regroupe plusieurs entreprises dont ArianeGroup, leader européen de lanceurs spatiaux.

30 millions d'euros pour le site de Vernon

Vernon est l'un des premiers sites européens pour les essais opérationnels sur l'hydrogène, une filière qui sera dotée de plus de 2 milliards d'euros dans le plan de relance. ArianeGroup, qui utilise déjà de l'hydrogène pour la propulsion des lanceurs Ariane,  et qui vient de conclure un partenariat avec l'énergéticien Engie pour produire de l'hydrogène liquide d'origine renouvelable à destination du transport maritime, va bénéficier des aides de ce plan de relance.

Des investissements qui auront pour but de préserver la filière spatiale française et européenne, de préparer les futurs lanceurs et soutenir des projets de diversification dans les technologies de l'hydrogène.

Dans une allocution prononcée dans les locaux d'ArianeGroup Emmanuel Macron a précisé que sur les 30 millions d'euros qui seront investis sur le site de Vernon, 15 seront consacrés au projet de moteur de nouvelle génération Prometheus afin de "gagner un an" dans sa mise au point.

Avec Prometheus, Arianegroup vise à développer pour l'Agence spatiale européenne (ESA) un démonstrateur de moteur de fusée à bas coût et potentiellement réutilisable. Ce moteur, dont le coût doit être dix fois inférieur au moteur d'une Ariane 6, notamment grâce à la fabrication additive (fabrication 3D), pourrait être à terme utilisé pour les évolutions futures de la fusée Ariane.

Les 15 autres millions d'euros seront consacrés au développement de la propulsion à l'hydrogène, sur laquelle travaille le site de l'Eure.

"La France doit rester un "grand pays du spatial"

Le président de la République, lors de cette visite à Vernon, a rappelé l'importance pour la France de continuer à innover dans le secteur spatial :

"Quand il y a plus de concurrence, nous devons mieux nous organiser, innover davantage", a déclaré Emmanuel Macron, en faisant allusion à "l'accélération" de la concurrence américaine, avec notamment SpaceX, et asiatique dans l'industrie spatiale.

La société du milliardaire Elon Musk a déjà recours à des fusées réutilisables quand l'Europe a reporté à 2022 le premier vol de sa nouvelle fusée Ariane 6 et s'interroge sur les technologies à mettre en oeuvre pour la génération suivante de lanceur.

C'est dans ce contexte, qu'Emmanuel Macron a rappelé que le plan de relance, annoncé en septembre pour faire face aux conséquences de la crise du Covid-19, allait consacrer 500 millions d'euros à cette industrie pour "accélérer les projets" en cours "pour les deux années qui viennent".

"La France croit à cette aventure, à cette filière d'excellence d'aujourd'hui et de demain" mais il faut "aller plus vite dans cette compétition mondiale", a-t-il insisté.  L'industrie spatiale "a eu des moments difficiles" et "à chaque fois, elle a relevé les défis en étant plus innovante et en accélérant", selon lui.

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