Neuf syndicats ont appelé les agents de la fonction publique à se mobiliser ce jeudi 9 mai contre le projet de loi de "modernisation" de leur statut. En Normandie, dans les cortège, les fonctionnaires ont exprimé un ras-le-bol et un mal-être.
"Je ne pense même pas qu'ils écoutent, ils sont tellement déconnectés....", déplorait ce jeudi matin dans les rues de Caen Lorenzon, dans le cortège de la manifestation pour "la défense des services publics", "Il faudrait même que ça soit plus éclatant pour que ce soit pris en compte. Si c'est pacifique, si c'est bon enfant comme ici, il y a peu de chance que ce soit écouté." Dans le cortège, ce 9 mai, l'humeur des manifestants était au diapason du ciel, des nuances de gris, entre amertume et exaspération. "C'est un climat où on n'a plus confiance du tout, sous couvert de pédagogie, sous couvert d'organisation, on passe plutôt par des économies", expliquait ainsi Alexandre Gaumont, de la CGT, au sujet du secteur de l'éducation
Si les différents secteurs de la fonction publique sont venus avec leurs revendications sépcifiques, l'appel à la mobilisation lancé par neuf syndicats pour cette journée du 9 mai porte sur le projet de loi de réforme de leur statut. Les organisations dénoncent une réforme "à la portée très grave".
Le gouvernement, lui, estime que sont texte est une nécessité pour pour rendre l'administration "plus
attractive et plus réactive" face aux "nouvelles attentes" des Français.
Le projet de loi sera au menu de l'Assemblée nationale à compter de lundi prochain en première lecture. Le gouvernement souhaite le faire adopter avant l'été pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2020. Il s'inscrit dans un objectif de suppression de 120.000 postes de fonctionnaires d'ici à 2022 et facilite le recours aux contractuels. "On voit que dans la loi fonction publique, il y a le recours aux contractuels contre le statut", indique Charles Laurent, représentant FSU de l'Orne, "le statut permettait aux agents des services publics d'avoir une neutralité et d'oeuvrer dans l'intérêt du plus grand nombre. Aujourd'hui, avec la précarisation, vous allez avoir des gens qui sont aux ordres : ils auront un contrat d'un an, ils ne seront pas sûrs d'être reconduits. Si jamais ils se permettent d'élever la voix, ils ne seront pas reconduits."Aujourd'hui, avec la précarisation, vous allez avoir des gens qui sont aux ordres
Près de 150 manifestations sont prévues ce jeudi 9 mai dans toute la France. Les syndicats ont d'ores et déjà annoncé que cette journée de n'était "qu'une étape" d'une mobilisation qui doit s'inscrire "dans la durée".