Green Room: survival chez les néo-nazis

Après Blue Ruin en 2013, Jérémy Saulnier est de retour à Deauville pour présenter son troisième long-métrage, "Green Room", un pur film de genre.

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Chez Jérémy Saulnier, tout commence dans une voiture et finit dans un bain de sang. Certains spectateurs auraient été bien avertis ce mardi de se renseigner avant de pénétrer dans la salle de projection. Dans son précédent long-métrage, "Blue Ruin" présenté en compétition il y a deux ans à Deauville, le réalisateur américain s'attaquait au film de vengeance pour en dénoncer toute l'absurdité. Cette fois-ci, pas de dénonciation, l'antagoniste incarnant déjà la figure moderne du mal, le nazi, mais un nouveau genre à explorer/revisiter pour le metteur en scène: le survival.

Prenez un groupe de punks, des musiciens fauchés chez qui l'esprit de rébellion tient plus de la posture que de la réelle conviction, et projetez-les dans un repaire de crânes rasés à croix gammées en pleine campagne. Ce qui ne devait être qu'un simple concert pour payer le plein de la camionnette se transforme, au fil des événements, en un véritable traquenard mortel. L'un des membres du groupe est témoin d'un meurtre dans les loges et tout bascule. 

A l'instar de son précédent film, Jérémy Saulnier ne verse pas dans la surenchère, ménageant ses effets (même si certains ont pu faire fuir quelques spectateurs sensibles) au risque parfois de manquer d'un soupçon de nervosité. Celui qui confessait en 2013 être "trop mou, trop gentil pour faire un pur film d'action" privilégie la sobriété à l'esbrouffe.

On ne s'en plaindra pas car paradoxalement sa mise en scène classique apporte une bouffée d'air frais dans un genre qui peut verser dans une hystérie frénétique. Le suspens rondement mené et l'interprétation de qualité, avec notamment Patrick Stewart (X-Men, Star Trek) en leader froid et calculateur d'un groupuscule nazi, complètent ce tableau emballant.

 

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