Grève SNCF : fin du mouvement national mais pas du mouvement régional

La SNCF annonce "quelques suppressions à signaler sur l'axe Paris-Caen-Cherbourg" ce mardi 22 octobre 2019, "mais un trafic globalement fluide sur les autres axes".

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Mardi 22 octobre 2019 : quelques suppressions à signaler sur l'axe Paris-Caen-Cherbourg" ce mardi 22 octobre 2019, "mais un trafic globalement fluide sur les autres axes".


Il y a eu lundi un droit de retrait, mardi une grève et mercredi un nouveau droit de retrait. Jeudi, un arbre a bloqué le Paris-Le Havre. Vendredi, un préavis de grève levé laissait la SNCF Normandie communiquer à tout-va sur un retour à la normale, il n'en fut rien.
Et ce lundi, un retour à la normale est annoncé au niveau national mais attention, il est assez progressif... et le mouvement régional continue en Normandie.

Vers un retour à la normale... progressif ?

La SNCF promet pour ce lundi 21 octobre une nette amélioration du trafic ferroviaire, avec des perturbations limitées aux TER et Intercités, sans que le conflit entre syndicats et direction sur les "problèmes de sécurité" n'ait été résolu.

Gare Saint-Lazare à Paris, l'affluence ressemblait à celle d'un lundi matin ordinaire, avec seulement un TER supprimé vers Giverny, et un Intercités vers Le Havre. 

Au niveau national, la SNCF se veut rassurante, en mettant en avant un retour à la normale progressif. Problème : le mouvement régional perdure...
 
La SNCF indique que les informations de circulation sont, comme toujours, visibles sur le site Internet TER Normandie et sur l'application de la SNCF.  

Vendredi : une "grève nationale" en vertu d'un droit de retrait

Le jeudi en fin d'après-midi, le service communication de la SNCF Normandie se réjouissait de pouvoir nous annoncer une prévision de trafic "normal" pour ce vendredi 18 octobre. Un appel à la grève menaçait sur le réseau Normandie, des discussions menées tambour battant tout l'après-midi ont abouti à un accord. Tout devait rouler.

Oui mais voilà ce vendredi matin, les usagers se sont retrouvés concrètement une nouvelle fois dans de grosses difficultés. Dès 6H30 en Normandie, des retards, annulations de trains, etc s'accumulaient pour la journée.


Twitter- Et ce vendredi aura été une journée noire qui restera dans la mémoire des voyageurs
 
Twitter- L'écran de départ toujours noir en gare de Caen ce vendredi en fin de matinée : 
Et la pagaille a été la même, toute la matinée dans les gares normandes : de Caen à Cherbourg, Evreux, Rouen, Le Havre, etc.

Parfois, en fin de matinée de cars de susbtitution commençaient à arriver. Mais on parle de pagaille parce que les usagers sont sans information : écrans noirs dans les gares, et une applicaton absolument pas mis à jour. Quant au fil twitter, TER NORMANDIE, très réactif d'ordinaire, on a senti comme un surmenage au cours des heures.

La journée est loin d'être terminée pour tous. La SNCF recommande d'annuler et reporter tous les voyages. Un jour de départ en vacances, rien de simple.

Vidéo France 3 Normandie - Pierre Dumont, secrétaire de l'UDUPC ( l'Union des usagers du Paris-Caen Cherbourg) explique son désarroi et celui des voyageurs ce vendredi matin : ils ont découvert cette grève en arrivant sur les quais. 


"On s'est retrouvé dans la panade. Les gens n'avaient aucune information. L'application SNCF n'était même pas à jour. Elle indiquait des trains supprimés alors que certains circulaient. Le premier train parti ce matin avec 2 heures de retard roulait sans savoir quand ils allait arriver. Il s'est arrêté à Evreux à cause d'un bouchon à Paris Saint-Lazare. Toutes les voies étaient pleines. Énormément de personnes ont été descendues des trains à Mantes et à Houilles ce matin. "

 

Nous ont veut bien entendre parler du droit de retrait mais on demande une vraie information voyageur. On nous dit tout le temps de regarder l'application SNCF sauf qu'elle n'est pas à jour. ( UDUPC- Pierre Dumont) 


Twitter- Exemple d'un échange entre une cliente et le fil TERNormandie - Elle demande le remboursement de sa chambre d'hôtel réservée à Paris et celui de ses billets, son week-end gâché, etc... La SNCF lui donne un numéro de téléphone le  0800 801 801

 



 

Exit l'optimisme de la veille, la semaine ce sera terminée comme elle a commencé, pour les usagers éreintés et les agents, usés. 
 


Fallait-il croire que tout allait bien se dérouler ce 18 octobre : les prémices d'un couac


"Il faut comprendre que ça craque de partout en ce moment dans l'entreprise. Nous sommes désolés pour les usagers mais ça risque de rester compliqué encore un moment", explique Allan Bertu, secrétaire de la CGT cheminots du Calvados.

 
Depuis le début de la semaine, pas une journée sans problème sur les lignes normandes : 
Sur beaucoup de dossiers, des discussions sont en cours au sein de la SNCF.
Les sujets de crispations ne manquent pas. Ils n'ont pas forcément de rapport entre eux, même si tous ont un lien évident : l'organisation du travail et les coupes dans les moyens humains.
A cela s'ajoute le débat sur la réforme des retraites.


Mais qu'est ce qui a déclenché le mouvement "surprise et national " selon la SNCF, ce 18 Octobre ?

 Il était en fait prévisible. On savait très bien dès hier dans les instances de la SNCF qu'un mécontentement était en train de naître.

Ce mouvement de colère national est né  après un accident qui s'est produit ce mercredi 16 octobre dans les Ardennes, alors qu'un conducteur était seul à bord avec 70 passagers. Blessé, il s'est retrouvé seul à gérer les personnes à bord. 

 Le conducteur, blessé et choqué, "a dû porter secours aux passagers car c'étaitle seul agent SNCF à bord!", a déploré dans un communiqué
SUD-Rail.
Ce syndicat, ainsi que la CGT-Cheminots, FO-Cheminots et la Fgaac-CFDT, sont vent debout contre le mode d'exploitation "équipement agent seul" qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur.
  

 Le secrétaire d'Etat aux transports a déploré une "grève surprise (...) hors du cadre légal".
 Il n'est "pas normal de prendre les usagers à témoin d'une prise de position syndicale sur un dispositif qu'ils contestent. La CGT sait très bien faire des grèves légales quand elle le veut. Dire qu'on opère un droit de retrait qui n'en est pas un, ça pénalise aujourd'hui l'usager", a souligné M. Djebbari. "Les trois quarts des TER sont exploités seuls à bord", a fait valoir le secrétaire d'Etat qui y voit "une mesure de conduite homologuée" pratiquée "partout en Europe".
    
"Le droit de retrait, c'est un droit des travailleurs pour dire attention il se passe quelque chose de grave", a défendu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, interrogé sur Europe 1. "On a évité un drame parce qu'il y  a un conducteur consciencieux, attaché au service public ferroviaire, qui a bossé. Mais on ne peut pas continuer comme ça", a-t-il prévenu.
    
Selon le secrétaire d'Etat aux Transports, le président sortant de la SNCF Guillaume Pepy "est en réunion avec les syndicats ce (vendredi) matin" pour trouver une issue rapide à cet arrêt de travail inopiné. "Le dialogue est installé", a assuré de son côté une porte-parole de la SNCF.
  

De grosses tensions chez les agents Normandie

A la situation compliquée à Saint-Lazare après 7 agressions le week-end dernier, la tension "nationale" après l'accident des Ardennes, s'ajoutent donc la crispation au niveau régional. Alors que la gouvernance est en train de passer aux mains de la Région, la tension est extrême.

"On a été reçus vendredi par le Président Morin mais derrière notre direction dessine un plan de transport sans mettre les moyens humains. A ces manques s'ajoute un management agressif. On a l'impression qu'ils veulent absolument faire plaisir au Président de Région et ça leur fait faire tout et n'importe quoi pour que ça rentre dans les plans. A l'autre bout, ça craque. tout le monde est usé."

(Allan Bertu, CGT Cheminots 14) 

Alors certes l'appel à la grève des agents normands est levé pour ce 18 octobre chez le principal syndicat ( CGT) mais des actions individuelles sont possibles. Et il ne faut pas perdre de vue que les tensions sont loin d'être réglées.

On peut donc penser que la semaine prochaine sera aussi compliquée que celle qui vient de s'écouler, ou à peine mieux. 
 

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