L’influenza aviaire est une maladie animale infectieuse, virale, très contagieuse qui affecte les oiseaux. En Normandie, seule l'Orne ne fait pas l'objet de mesures préventives pour les professionnels de l'élevage de volailles et les particuliers propriétaires d’oiseaux en extérieur.
Qu'on se rassure, la France est pour le moment indemne de la maladie. "La consommation de viande, foie gras et œufs ne présente aucun risque pour l’homme" précise le Ministère de l'agriculture et de l'alimentation. Toutefois, depuis la détection du virus influenza aviaire hautement pathogène H5N8 sur deux cygnes aux Pays-Bas le 23 octobre 2020, le nombre de cas dans la faune sauvage ne cesse de croître en Europe. Des foyers domestiques et des cas dans l’avifaune sauvage ont été confirmés aux Pays-Bas mais également en Allemagne et au Royaume-Uni.
Ce constat a poussé le Ministre de l'agriculture, Julien Denormandie à prendre une série de mesures préventives et de lancer un appel au strict respect des mesures de biosécurité et à la surveillance accrue de la part des acteurs professionnels, des particuliers détenteurs d’oiseaux, et des chasseurs. Et ce, à partir du 6 novembre 2020 :
- claustration (mise en confinement dans des locaux adaptés) ou protection des élevages de volailles par un filet avec réduction des parcours extérieurs pour les animaux
- interdiction de rassemblement d’oiseaux (concours, foires ou expositions par exemple)
- interdiction de faire participer des oiseaux originaires des départements concernés à des rassemblements organisés dans le reste du territoire
- interdiction des transports et lâchers de gibiers à plumes
- interdiction d’utilisation d'appelant (cela concerne la chasse au gabion dans la Baie de Seine, notamment)
Les volailles confinées
Après les humains en raison de la crise du coronavirus, ce sont donc les volailles qui se trouvent à leur tour confinées. A Pissy-Pôville, près de Rouen (Seine-Maritime), les 4 000 poules et pintades de Nicolas Puech d'Alissac restent cloîtrées dans leur abri. L'agriculteur ne pouvait pas poser de filet sur la totalité du grand terrain que ses animaux parcourent habituellement en liberté.Mieux vaut ne pas les sortir car si on a la grippe aviaire, cela signifie zéro vente, de la marge qui disparaît. On ne fait plus rien. Terminé !
- Nicolas Puech d'Alissac, agriculteur
- Arnold Puech d'Alissac , vice-président de l’Organisation mondiale des agriculteurs)
Des mesures qui valent aussi pour les particuliers
Les poules sont nombreuses dans les jardins des villes. De nombreux particuliers ont adopté ces oiseaux pour réduire leurs déchets alimentaires et profiter d'oeufs frais maison. Ils doivent eux aussi mettre leurs volailles à l'abri ou mettre des filets sur les enclos pour éviter tout contact avec des oiseaux sauvages potentiellement porteurs de la grippe aviaire.Quel danger pour l'homme ?
Le risque prévaut pour les volailles d'élevage. Du fait du nombre importants d'animaux sur de faibles espaces, la grippe aviaire peut très vite s'étendre à tout un élevage. Sur la période 2015-2016, des abattages massifs avaient été entrepris dans les élevages de canard à fois gras du sud-ouest de la France pour endiguer la propagation de l'influenza aviaire. La filière avait durablement été touchée et les ventes de foie gras, notamment à l'étranger s'étaient effondrées. C'est pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise que le ministère de l'agriculture et de l'alimentation a pris ces mesures en novembre 2020.Selon l'Organisation mondiale de la santé, le risque de transmission de la maladie à l'homme reste rare. Pourtant, elle indique sur son site internet que si "la plupart des virus de la grippe aviaire ne sont pas pathogènes pour l’homme (...), certains sont zoonotiques, ce qui signifie qu’ils peuvent infecter l’homme et provoquer une maladie. Les virus de la grippe aviaire de sous-type H5N1 en sont l’exemple le plus connu et ils sont actuellement en circulation dans les populations de volailles dans certaines régions d’Asie et d’Afrique du Nord-est, où ils ont provoqué des cas de maladie et des décès chez l’homme depuis 1997.
D’autres sous-types de virus de la grippe aviaire, comme H7N7 et H9N2, ont également infecté l’homme. Certaines de ces infections ont été très sévères et ont parfois causé la mort mais, dans de nombreux cas, elles sont restées bénignes ou infracliniques chez l’être humain."