L’abattoir de Forges-les-Eaux (76) enfin sur les rails 

Ce projet d’abattoir de proximité devrait aboutir au plus tard en février prochain. Si la crise sanitaire ne retarde pas les travaux en cours.

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A Forges-les-Eaux, c'est bientôt  la fin d'une longue attente pour la filière de l'élevage. Les travaux ont enfin démarré dans l'ancien abattoir de la commune, fermé il y a 9 ans.

Le projet d’abattoir de proximité pour lequel Michel Lejeune notamment, le maire de la commune, s’est battu va enfin voir le jour.  
 

Les atouts de ce projet sont le confort et le bien-être animal. Je suis très attaché à la production locale et sa mise en valeur. Grâce à cet abattoir, nous allons arrêter de déplacer les animaux pour les tuer et les ramener ensuite. Tout sera fait sur place.  

Michel Lejeune, maire (DVD) de Forges-les-Eaux



Autre force : le nouveau site traitera toutes les espèces animales. Jusqu’à présent, en effet, certains éleveurs seino-marins devaient parcourir jusqu'à 300 km pour abattre leurs porcs, 500 pour leurs agneaux. A la clé : un bilan carbone élevé, et du stress, pour les animaux.


Valoriser la filière courte


Les promoteurs du projet soulignent qu’il ne s’agit pas ici d’abattre de manière industrielle. La vocation : un site artisanal. 
La structure même de la coopérative oblige d'ailleurs de réinvestir 73% des profits dans l’outil de travail.

Avant sa fermeture en 2011, d’après Jean-Marie Herment, président de la coopérative d'abattage du pays de Bray, 35 bêtes étaient abattues à l’heure. Désormais, l’objectif est de 8 à 10 bêtes maximum.
 

Nous sommes un abattoir pour le circuit court. Nous avons obtenu l’autorisation d’exploiter jusqu’à 7 800 tonnes de viande. Mais, nous avons souhaité nous limiter à 2 500 tonnes, sachant que le projet est viable à partir de 1 100 tonnes.

Jean-Marie Herment, président de la coopérative d'abattage du pays de Bray

 
 

Des caméras partout


S’ils insistent sur ces questions, c’est aussi que les porteurs de ce projet le savent : Bigard, l’ancien exploitant du site, a été condamné pour maltraitance. Des caméras de surveillance seront donc installées partout.

"N’importe quelle personne pourra contrôler à n’importe quel moment que les animaux sont respectés ici" affirme Michel Lejeune.
 

Une bataille de près de 10 ans


Pour en arriver là, Jean-Marie Herment l’affirme : « cela a été un marathon ».

Lorsqu’en 2011, l’entreprise Bigard, exploitant de l’époque, décide de fermer et de concentrer son activité à Formerie (Oise), Michel Lejeune, soutenu par les éleveurs locaux, se mobilise pour faire naître un nouveau projet. Pas question en effet de renoncer à un abattoir, né en 1973, qui à son apogée a compté jusqu’à une centaine d’emplois.

5 années de procédure judiciaire avec l’ancien exploitant qui ne voulait pas remettre les clés, puis, l’enquête publique et enfin, les demandes de financement auprès des banques…  la bataille aura duré près de 10 ans.


Un projet créateur d’emplois


Une vingtaine d’emplois devrait être créé au sein de cet abattoir. Sans compter 25 à 30 emplois induits.

Un atelier de découpe de viande doit en effet voir le jour à Forges-les-Eaux. Une entreprise qui aura également pour vocation de former les bouchers de demain.

De quoi attirer au sein de la commune de jeunes actifs, elle qui compte aujourd’hui 45% de retraités.

Deux autres abattoirs existent également en Seine-Maritime à Cany-Barville et au Trait.
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