Clap de fin pour le pourvoi des salariés d'AIM. Ce vendredi 27 décembre, le Conseil d'Etat a validé le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de l'abattoir situé à Sainte-Cécile, dans le Sud Manche. Depuis la fermeture en juillet 2018, les 235 employés de l'entreprise agroalimentaire le contestaient.
Un an et demi après l'annonce de la fermeture de l'abattoir situé près de Villedieu-les-Poëles, le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est définitivement validé. Telle est la décision prise vendredi 27 décembre par le Conseil d'Etat, ultime juridiction à statuer sur un litige en France. Les 235 salariés protestaient contre les conditions de licenciement prévues par ce PSE édicté par la direction de l'ex-premier employeur privé du département.
Auparavant, leur requête auprès de la justice avait déjà été déboutée par le Tribunal administratif de Caen, puis par la Cour administrative d'appel de Nantes. Leur ultime recours était donc le Conseil d'Etat, qui a tranché en leur défaveur, estimant qu'il n'y avait pas d'irrégularités dans la mise en place du PSE.
Les employés de l'abattoir affirmaient, eux, avoir décelé des erreurs dans la procédure de ce plan de sauvegarde de l'emploi, concernant notamment les indemnités de licenciement, ainsi que le reclassement des salariés et la prise en charge des travailleuses enceintes.
Au lendemain de cette décision défavorable, ils avance leur déception, en même temps que leur résignation. "On est déçu évidemment, mais on s'y attendait un peu compte tenu de la façon dont a été traité le dossier depuis le début, déplore Sébastien Lafon, président de la société de salariés AIM Group. Notre avocate Me Elise Brandt nous a expliqué que le Conseil d'Etat avait rejeté notre requête sans même l'avoir étudiée, et qu'elle n'avait jamais vu ça auparavant".
Reprise prochaine de l'activité
Cette mauvaise nouvelle intervient quelques semaines après une bonne : celle de la reprise du site par la société Boucherie Saint-Michel. Retoquée une première fois, l'offre de l'industriel français, sur base de capitaux chinois, a finalement été acceptée par le tribunal de commerce de Rouen. Il s'agirait de fournir de la viande de porc congelée à destination du marché chinois. Cela permettrait de rouvrir la structure manchoise avec une centaine de salariés.
"On peut se féliciter de cette nouvelle et des créations d'emplois, c'est sûr. Mais ça ne remet pas sur pied la filière porcine en Normandie. Ces investisseurs ont des intérêts aujourd'hui (car l'industrie chinoise est victime de la peste porcine NDLR) mais qu'en sera-t-il à plus long terme ?" s'interroge Sébastien Lafon.
Selon Boucherie Saint-Michel, le carnet de commande serait rempli pour les cinq prochaines années. Le démarrage de l'activité serait prévu pour le mois de juin 2020.