Mobilisation pour sauver l'abattoir de Saint-Hilaire : des solutions sanitaires et économiques en passe d'être trouvées

Le dernier abattoir de la Manche, basée à Grandparigny, près de Saint-Hilaire-du-Harcouët, est en difficulté : une liquidation judiciaire prononcée en mars dernier et une suspension d'activité décidée dimanche dernier en raison de risques sanitaires. Les acteurs locaux se mobilisent pour le sauver.

Le dernier abattoir du département de la Manche passera-t-il l'été ? Yves Sauvaget, le responsable local de la Confédération Paysanne, veut y croire. Et ne ménage pas sa peine actuellement, comme nombre d'acteurs locaux. "Il n'y a aucun doute sur l'utilité publique de l'abattoir de Grandparigny, il y a le voulume. On l'a bien vu avec la fermeture de l'abattoir de CherbourgAujourd'hui, les moutons sont abattus dans les Deux-Sèvres. C'est primordial dans le cadre des Projets Alimentaires Territoriaux dont les communautés d'agglomération ont la charge." Le site du sud-manche traverse depuis plusieurs mois une passe plus que difficile. En mars dernier, la liquidation judiciaire a été prononcée par le tribunal de commerce de Coutances.

Nouveau coup dur dimanche dernier : les services de l'Etat décident de suspendre l'activité pour risques sanitaires. Parmi les principaux griefs de la Direction départemantale de la protection des populations (DDPP), un problème de gestion des flux des animaux sur le site mais aussi les déplacements du personnel au sein de l'abattoir, constitué d'une zone sale et d'une zone propre. Concernant ce dernier point, le sous-effectif, en termes de personnel, comparé à la charge de travail aurait entraîné ponctuellement un non respect de la stricte séparation entre ces deux espaces ("les gars se donnaient un coup de main"). Un frigo stockant des sous-produits, non destinés à la consommation humaine, était également en panne.

Ces derniers jours, l'avenir de l'abattoir a occasionné quelques sueurs froides. Avec l'épidémie et le confinement, l'élaboration d'un éventuel projet de reprise du site a pris du retard. "On a découvert lundi soir que le tribunal de commerce devait rendre sa décision ce mardi et non pas jeudi comme le gérant l'avait annoncé dans les médias. Le conseil communautaire de l'agglomération Mont-Saint-Michel Normandie a demandé en urgence un report."

 

Une situation politique inédite

C'est désormais le 23 juin que l'avenir du site devrait être fixé. Un délai de deux semaines relativement court. Le dossier devraity figurer à l'ordre du jour du prochain Conseil communautaire, programmé le 18 juin. "La proposition qui va être présentée aux élus c'est, dans un premier temps, une reprise en régie de l'abattoir. L'agglomération, qui est la propriétaire, assurerait la gestion à partir du 1er juillet en nommant une équipe dirigeante." Une première étape avant de passer en cooopérative quelques mois plus tard. Yves Sauvaget se dit plutôt "optimiste" mais reste vigilant : "l'abattoir est sauvé à 99 % mais on ne sait jamais ce qui peut se passer".

Comme le rappelle le responsable de la Confédération paysanne, le Conseil communautaire vit actuellement, comme d'autres collectivités, une situation inédite :"Il y à la fois dans anciens élus et des nouveaux élus qui siègent au conseil", dans l'attente d'un second tour des municipales reporté par le confinement. "C'est un bordel monstre cette installation en deux temps", juge le syndicaliste.

 

Des solutions correctives "en cours"

Mais malgré ce contexte politique un peu particulier, la communauté d'agglo n'a pas tardé à réagir. "Dès les prochains jours la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel – Normandie apportera son concours pour permettre dans les plus brefs délais la reprise de l’activité d’abattage, ceci dans le respect des conditions sanitaires et des règles de protection animale", indiquait ce lundi soir un communiqué. Selon la Confédération paysanne, une première proposition de correctifs faite ce lundi par le gérant de l'abattoir a été retoqué par les services de l'Etat. "On a tout repris dès mardi matin avec la responsable du personnel, pressentie pour prendre la direction de l'abattoir, et les services de la communauté d'agglomération ainsi que le liquidateur judiciaire pour présenter un projet acceptable.

Selon Yves Sauvaget, les mesures "correctives" à prendre en urgence  ne posent pas de réels problèmes financiers : "il y en a pour un billet de 1000 euros". Le projet présenté mardi soir aux services de l'Etat comporte également des engagements à plus long terme. Si la Direction départemantale de la protection des populations (DDPP) donne son feu vert, l'activité pourrait reprendre en fin de semaine.

 

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