L'assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions a investi le 1er octobre une maison jugée abandonnée sur la commune d'Hérouville-Saint-Clair (Calvados) pour en faire un squat, pour une quinzaine de migrants du camp de Ouistreham. La Préfecture a fait évacué les lieux ce lundi 5 octobre.
Une quinzaine de migrants du camp de Ouistreham avait élu domicile depuis jeudi 1er octobre dans une maison située rue Vermeulen à Hérouville-Saint-Clair, au nord-est de Caen.
"C'est une habitation abandonnée depuis longtemps qui appartient sûrement à un particulier" indique Régis Guillet, membre de l'association générale de lutte contre toutes les expulsions, à l'origine de l'ouverture de ce nouveau squat dans l'agglomération caennaise.
L'objectif ? "Que les migrants, mineurs et adultes, qui vivent dans des conditions très difficiles dans le camp de Ouistreham puissent avoir un lieu où se reposer, déposer leurs affaires. Mais aussi prendre une douche car ils n'ont pas accès à l'eau là-bas" développe Régis Guillet, qui réclame une application du droit au logement pour tous.
Intervention de la Préfecture
La Préfecture du Calvados a "mis fin, en flagrance, au squat après le dépôt de plainte effectué par le propriétaire" ce lundi 5 octobre. L'évacuation s'est déroulée à 16h30 en présence de plusieurs squatteurs."Huit personnes ont été recensées dans ce lieu dont six ressortissants étrangers de nationalité soudanaise et deux ressortissants nationaux" précise la Préfecture. Ces deux derniers sont "deux membres de l'association générale de lutte contre toutes les expulsions" indique Régis Guillet.
Dans un communiqué, le Préfet du Calvados explique "qu'une analyse de la situation individuelle des ressortissants étrangers va être conduite afin d’apporter une réponse appropriée à la situation de chacun d’entre eux en matière de droit au séjour".
Un autre squat à Cagny menacé d'expulsion
L'assemblée générale de lutte contre les expulsions n'en est pas à son coup d'essai avec l'ouverture de squats dans des logements. "En tout, nous avons relogé environ 150 personnes dans différents squats sur l'agglomération caennaise" affirme Régis Guillet.Dernier fait en date, fin septembre à Colombelles où elle a ouvert huit squats pour 45 personnes dont 22 enfants. La justice s'est saisie de ces occupations de logements.
Un huissier s'est rendu aux squats de Colombelles et de Cagny. Et l'association générale de lutte contre toutes les expulsions s'est vue notifier le fait que les squatteurs de Cagny seront expulsables à partir du mercredi 7 octobre.