Hervé Morin, président du Nouveau Centre, estime que l'invitation du président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde à parler avec Emmanuel Macron "est une faute", dans un entretien au Parisien, samedi.
Une initiative de Jean-Christophe Lagarde qui déplaît à Hervé Morin
"Comment peut-on dire, quelques heures après la démission de Macron, qu'on pourrait faire cause commune à la présidentielle ? C'est une faute", s'emporte Hervé Morin."Avant de s'exprimer, la moindre des choses aurait été d'en parler d'abord devant les instances de l'UDI. Que Jean-Christophe Lagarde engage notre parti dans une discussion avec Macron est un renversement d'alliance puisque nos partenaires naturels sont les Républicains. Avec Jean-Louis Borloo, nous avons construit l'UDI dans la clarté des alliances", rappelle le président du Nouveau centre, composante de l'UDI.
"Se précipiter ainsi vers quelqu'un dont on ne sait pas ce qu'il fera en 2017, ni qui il est, ni ce qu'il pense, me stupéfie. A croire que l'UDI serait une famille d'orphelins cherchant fébrilement l'adresse d'une famille d'accueil", poursuit-t-il.
Macron : plus d'affinité avec l'UDI qu'avec le PS ?
Au lendemain de la démission du ministre de l'Economie, Jean-Christophe Lagarde avait affirmé dans un entretien au Parisien que son parti l'UDI avait "vocation à parler" avec Emmanuel Macron. "Il est au centre gauche, nous au centre droit, nous avons vocation à nous parler. Il y a plus de points communs dans le discours qu'il tient depuis deux ans avec nous qu'avec Aubry, Montebourg ou Hamon", avait-il lancé.Et Hervé Morin de préciser que "discuter avec Macron, c'est rompre les négociations avec les Républicains pour les législatives". Avant d'asséner : "quand on dirige un parti, on tient son agenda et on ne se précipite pas pour faire l'intéressant !"
Enfin, à la question est-ce la fin de l'UDI? Hervé Morin répond qu'"avec de telles déclarations, les germes de l'éclatement sont introduits."