Olivier Lainé est en procès. Il refuse de payer une cotisation destinée à faire la publicité du cidre.
L’homme est bien connu du monde agricole. Olivier Lainé a déjà fait montre de sa pugnacité par le passé, notamment dans l’affaire des Mille Vaches. Il défend une agriculture moderne, différente, et respectueuse des enjeux actuels.
Son combat, aujourd’hui, se joue contre la publicité pour l’alcool. Olivier Lainé est producteur de cidre, à petite échelle, certes ; il ne vend qu’aux petites épiceries locales. Mais comme tous les agriculteurs, il doit payer une cotisation volontaire obligatoire (C.V.O.). Et comme pour tous les producteurs du cidre, cette cotisation sert de moitié à financer la promotion du cidre en France. Une aberration pour l’agriculteur qui estime la publicité pour l’alcool criminelle. « Je produis du cidre oui, de l’alcool, mais entre produire et promouvoir, il y a une différence ».
Mais ses revendications ne s’arrêtent pas là. Dans un cadre plus large, c’est contre la cotisation volontaire obligatoire que l’agriculteur normand lutte. « On nous dit que cette cotisation est volontaire et obligatoire ; elle est surtout obligatoire » explique-t-il avec un sourire.
En réalité, cette C.V.O. est perçue par un organisme créé en 1998 par la FNPFC (Fédération Nationale des Producteurs de Fruits à Cidre). Ce syndicat est en fait la branche cidricole de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles). Cet organisme, c’est l’UNICID, l’Union Nationale Interprofessionnelle cidricole. Or, Olivier Lainé, lui, s’est syndiqué à la Confédération Paysanne. Un imbroglio difficile à démêler et pourtant pour le frondeur, les faits sont explicites : payer la C.VO., c’est adhérer de force à un syndicat. En bref, une menace pour la liberté constitutionnelle qu’est la liberté d’association.
Pour Jean-Louis Benassi, le président de l’organisme qui perçoit ces cotisations, l’UNICID, l’intérêt du combat d’Olivier est purement financier. Or, le producteur de cidre paye l’autre moitié de la C.V.O., celle destinée à financer le progrès technique. Et Olivier ne devait s’acquitter que d’environ 300 euros.
Mais aujourd’hui avec le procès, l’UNICID lui en demande 7 500. Pour Olivier Lainé, c’est un combat perdu d’avance. « La loi est du côté de l’UNICID et des interprofessions ».
Regardez le reportage France 3 Haute-Normandie de Guillaume Bertrand et François Pesquet avec les interviews de :
- Olivier Lainé, producteur de cidre
- Jean-Louis Benassi, président de l'UNICID