Immobilier : pourquoi les locaux ne peuvent plus acheter sur la Côte d’Albâtre ?

La Côte d’Albâtre a la cote. Depuis la crise sanitaire, nombreux sont ceux qui veulent acheter de l’immobilier dans la région. Le prix des logements a augmenté jusqu’à parfois 50%, en bord de mer mais aussi dans les terres, au point d’inquiéter les locaux.

Seulement 4 000 habitants à Saint-Valéry-en-Caux, pourtant 7 agences immobilières y sont installées. Force est de constater que l’immobilier a la cote sur la Côte d’Albâtre.

Depuis la crise sanitaire, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir acheter sur le littoral du pays de Caux. Mais pas seulement. Cette tendance s’observe aussi dans les terres, jusqu’à plus de 20 kilomètres du littoral.  

Pour Damien Dehais, agent immobilier à Doudeville, petite ville située à environ 20 minutes de la mer, ce phénomène s’explique à la fois par une hausse de la demande :

  • par ceux qui viennent en quête d’une nouvelle résidence principale
  • par ceux qui viennent investir dans une résidence secondaire, généralement des acheteurs d’origine étrangère

Je vois de nombreux parisiens qui viennent s’installer ici en résidence principale. Depuis les confinements, ils veulent quitter les apparts’ pour avoir un bout de terrain et surtout pour devenir propriétaire. Côté mer c’est impossible d’avoir un bien avec un peu de calme et un peu de terrain donc ils viennent dans les terres. La gare n’est pas loin, il y a de nombreux axes routiers…

Damien Dehais, agent immobilier à Doudeville

Des prix qui augmentent jusqu’à 50%

Face à cette hausse de la demande, les prix augmentent. C’est la fameuse loi de l’offre et de la demande. Cette majoration se chiffre en moyenne entre 20% et 30%. Mais elle peut aller jusqu’à 50% pour les biens dits de « charme », ou de « caractère » : les maisons à colombages ou en toit de chaume sont rares et recherchées.

Ces prix ne sont pas décourageants pour tous. Pour les ressortissants de la Belgique, du Luxembourg ou encore des Pays-Bas, ils sont même encore jugés comme attractifs.

Janpeter Muilwijk, touriste hollandais venu passer quelques jours à Saint-Valéry-en-Caux, s’est arrêté quelques minutes devant la vitrine d’une agence immobilière avec sa compagne pour scruter les offres. L’une d’elles a retenu son attention : une maison à colombages, à 15 minutes de la plage avec 4 chambres et environ 2000 m2 de terrain. Il y a quatre ans, elle était estimée à 110 000 euros. Aujourd’hui, elle vaut le double : 224 000 euros. Et c’est sans compter les 50 000 euros de travaux nécessaire car tout est à refaire.

Pourtant, Janpeter assure : « C’est vraiment pas cher pour nous, en Hollande vous devriez payer au moins un demi-million pour une maison comme celle-ci ».

Les locaux ne peuvent pas concurrencer ces investisseurs parisiens ou étrangers au pouvoir d’achat bien supérieur. Les apports apportés aux banques sont bien supérieurs que ce que peuvent avancer les locaux, certaines maisons sont même achetées sans prêts, avec un paiement comptant.

« Depuis trois mois environ, le marché de l’immobilier près de Saint-Valéry-en-Caux est devenu très compliqué pour les primo-accédant » atteste l’agent immobilier Jérôme Thiollent. Il nous présente le cas d’un de ces clients, pour qui la banque a changé le montant de l’apport demandé :

Les acheteurs avaient un compromis pour un prêt à 190 000 euros dont 50 000 euros d’apport. Mais la banque demande désormais un apport de 70 000 euros. Ça fait quand même 25% de plus.

Jérôme Thiollent, agent immobilier à Saint-Valéry-en-Caux

 

Un phénomène qui inquiète les municipalités

L’immobilier sur la Côte d’Albâtre se conforme petit à petit aux stations balnéaires de la côte Atlantique ou méditerranéenne…Saint-Valéry-en-Caux a perdu un quart de ses habitants en 20 ans. Un phénomène encore marginal mais qui s’accentue avec les achats dpour des résidences secondaires ou pour des locations de courte durée. La municipalité en place commence à s'inquiéter puisque les dotations de l’Etat sont basées sur le nombre de résidents : 

On ne peut pas intervenir sur les ventes qui ont lieu. Alors on se pose la question s’il faut aller jusqu’à avoir des textes pour réglementer les résidences secondaires, comme cela a pu être fait dans d’autres villes. C’est une vraie question d’avenir pour garder une proportion de logements sociaux, de résidences secondaires et de commerces. La réflexion est en cours.

Jean-François Ouvry, maire sans-étiquette de Saint-Valéry-en-Caux

En attendant, en guise de lot de consolation, les locaux gardent l’avantage d’être sur place et donc plus réactifs quant aux visites….

 

 

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