Ces salariés haut-normands réclament 100 millions d'euros pour violation de la règle "à travail égal, salaire égal".
L'affaire est vieille de 10 ans. Elle sera plaidée devant le tribunal des prud'hommes de Rouen le 4 juin. En raison du grand nombre de plaignants elle se tiendra dans un amphithéâtre de la faculté de Droit et d'économie de Rouen.
C'est un procès inédit qui se tiendra à Rouen en juin, le procès d'une histoire qui commence en avril 2001.
A l'époque, les caisses du Crédit Agricole de Seine-Maritime et de l'Eure fusionnent. Les Seino-Marins demandent alors de percevoir la même indemnité de résidence que les Eurois de 120 euros par mois. La direction refuse et décide de conserver l'indemnité dans l'Eure en excluant les Seino-Marins et les nouveaux embauchés.
Parallèlement, les salariés apprennent que la direction continue de verser une indemnité à ses cadres de direction, jusqu'à dix fois supérieure : entre 630 et 1300 euros par mois.
800 plaignants, 100 millions d'euros
Fin 2010, les salariés décident donc de saisir le Conseil des prud'hommes de Rouen. Ils sont 800. Ce sera donc un procès hors norme, un des plus importants qu'ait connu le tribunal par le nombre de plaignants mais aussi par les sommes réclamées : plus de 100 millions d'euros. Défendus par Maître David Verdier, ils ont décidé de plaider l'application stricte du droit anti-discrimination : rappel de l'indemnité de résidence sur 20 ans sur la base des montants accordés aux cadres de la direction.
Pour leur avocat, la question de l'égalité est au coeur de cette affaire.
Suivez le compte-rendu des audiences dans nos éditions à partir du 4 juin prochain.