Le numéro 1 mondial du nucléaire a décidé d'y implanter deux usines de fabrication de pales et de nacelles.
Eolien marin: le Havre choisi pour la fabrication
Des centaines de postes vont être créés, au Havre, dans 2 nouvelles usines d'Areva. Des sites où seront fabriquées des pales et des turbines d'éolienne. Vous le savez, le géant du nucléaire s'est porté candidat à l'exploitation de 2 champs éoliens off shores au large des côtes normandes.
C'est un véritable coup dur pour Cherbourg.
En mai dernier en effet, Anne Lauvergeon, encore patronne d'Areva, avait annoncé à Cherbourg que 3 sites avaient été sélectionnés pour l'implantation d'une base industrielle d'accompagnement des projets d'éolien offshore de Courseulles-sur-mer, Dieppe et Fécamp.
Cherbourg figurait au nombre des villes retenues, mais pas Le Havre.
Et dans le Cotentin, où Areva est fortement implanté avec son usine de retraitement de combustibles, on pensait bien que le groupe jouerait la carte du coeur.
Désillution d'autant plus profonde que la création d'un millier d'emplois est en jeu.
Mais, comme toujours entre les deux ports normands, il semble que Le Havre présente au final plus d'avantages que Cherbourg : un quai en pleine mer, de grands espaces disponibles, une forte activité logistique pour les approvisionnements et une tradition industrielle, comme l'explique Jean Huby, le directeur de l'activité éolienne d'Areva, au quotidien Les Echos qui révèle l'information ce jeudi matin avec Paris-Normandie.
Autant d'atouts qui font cruellement défaut au port du Cotentin qui voit peu à peu son activité réduire comme peau de chagrin.
Ces usines, dont le coût n'a pas été précisé, seraient implantées, sur une soixantaine d'hectares, sur le quai Johannès-Couvert qui accueillait jusqu'au début des années 1970 les paquebots transatlantiques.
Elles devraient fabriquer un modèle d'éolienne off-shore d'une puissance de 5 mégawatts qu'Areva produit déjà en Allemagne.
Cette annonce s'inscrit dans le cadre de l'appel d'offres lancé en juillet par le gouvernement pour développer l'éolien marin le long des côtes de l'ouest de la France.
Il porte sur l'implantation, à partir de 2015, de 600 éoliennes au large du Tréport et de Fécamp (Seine-Maritime), Courseulles (Calvados), Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
Areva s'est porté candidat pour développer les trois champs projetés au large de la Normandie en partenariat avec GDF Suez et Vinci, et s'est associé avec l'espagnol Iberdrola et Technip (ingénierie) pour les autres.
Le gouvernement doit faire son choix parmi les candidats en avril prochain, en même temps qu'il lancera un second appel d'offres portant à nouveau sur un total de 600 éoliennes.
Avec ces usines au Havre, Areva se met en situation de servir les futurs parcs éoliens marins français, en priorité ceux prévus au large de la Normandie, mais se positionne aussi sur le marché de la côte sud de l'Angleterre où cette forme de production d'énergie est en plein développement.
Les projets dans l'éolien en Grande-Bretagne totalisent 12 gigawatts, soit deux fois plus qu'en France.