L'Etat a retiré ce mardi le permis de construire accordé en 2007 pour l'implantation de 3 éoliennes
Depuis juin dernier, l'UNESCO menace d'enlever l'inscription au patrimoine mondial du Mont-Saint-Michel si des éoliennes devaient être implantées à proximité. Le ministre de la culture avait annoncé en février la création d'une zone d'exclusion autour du site. Argouges, situé à 20 km, était le collimateur de l'Etat.
Ce mardi, l'Etat a retiré le permis de construire accordé en 2007 pour l'implantation de trois éoliennes. Cette décision s'inscrit dans le cadre de la prochaine mise en place d'un périmètre d'exclusion de 20 à 40 km autour du Mont-Saint-Michel, un périmètre conjointement préparé par l'Etat et les régions Bretagne et Basse-Normandie.
"Leur visibilité aurait été vraiment très minime", affirme, Didier Lallement, préfet de Basse-Normandie, "mais à partir du moment où j'ai proposé aux élus un périmètre d'exclusion, il ne restait qu'un seul projet (Argouges), dès lors j'ai été cohérent en demandant à la société Epuron le retrait de son projet". Cette dernière a accepté de déposer une demande de retrait du permis.
Une mauvaise nouvelle pour la municipalité d'Argouges qui s'était battue pour que ce projet voit le jour. Par deux fois, les tribunaux lui avaient donné raison face aux anti-éoliens. Ce projet aurait pu rapporter 30 000 euros par an à cette commune de 560 habitants.
Une bonne nouvelle en revanche pour les défenseurs du patrimoine. L'UNESCO n'a pas demandé à l'Etat de retirer ces permis. Mais ces trois éoliennes suscitaient tout de même son inquiétude. Le 13 mars dernier, Daniel Rondeau, ambassadeur de l'UNESCO avait déclaré en préambule de sa visite du Mont-Saint-Michel: "Tous les pays membres veulent savoir ce qui se passe ici et si le Mont reste digne de cette inscription (au patrimoine mondial)".
L'ambassadeur doit défendre fin juin, lors du prochain comité du patrimoine mondial de l'UNESCO à Saint Pétersbourg, le statut du Mont-Saint-Michel. Pour le préfet, "il est clair que cela (l'abandon du projet) sera un argument supplémentaire pour la Frnace dans les discussions que nous avons avec l'UNESCO.......Celà renforce la cohérence du dossier."