Cela fait dix ans jour pour jour que l'attentat de Karachi a été perpétré.
Un attentat meurtrier qui a frappé des salariés de DCN en mission dans ce port du Pakistan dans le cadre d'un contrat de vente de sous-marins Agosta.
L'attentat avait fait 14 morts, dont 11 salariés de la Direction des Constructions Navales (DCN) et 12 blessés.
10 des personnes tuées, ainsi que de nombreux blessés travaillaient à Cherbourg. La 11ème victime venait de Brest.
Ce mardi matin, des familles des victimes, des rescapés de l'attentat, la DCNS et la ville de Cherbourg ont célébré ce triste anniversaire dans la douleur et le recueillement.
Le deuil des familles est d'autant plus difficile à faire que 10 ans après, la lumière n'a toujours pas été faite sur ce drame devenu, au fil du temps, une affaire d'état entachée de secrets et de financements occultes.
Plusieurs personnes sont actuellement mises en examen dans une instruction judiciaire répartie en deux volets dont un volet financier. Le plus nébuleux.
C'est parce que les familles des victimes n'ont jamais abandonné l'affaire et réclament sans relâche la vérité, que l'enquête a pu évoluer, mais sans parvenir toutefois à élucider totalement à ce jour les circonstances de l'attentat.
Dernier rebondissement en date : les familles ont saisi la Cour Européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour faire condamner la France qui laisse au seul pouvoir exécutif la décision de déclassifier un document secret défense.
Le Conseil constitutionnel, saisi par les familles, a censuré en novembre les règles relatives aux lieux classés secret défense, mais a jugé conformes à la Constitution les dispositions encadrant la classification des documents. Les familles avaient alors annoncé leur intention de saisir la CEDH ce qui est chose faite depuis vendredi.
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Photos : Pierre-Marie Puaud