Emilie Flahaut nous relate les circonstances précises du hold-up qui a visé l'antiquaire caennais.
C'est un véritable guet-apens que lui ont tendu les deux malfaiteurs, mais ils sont repartis bredouilles: le sac de la victime ne contenait que des registres...
Les grilles de " La Belle Epoque " ont rouvert ce matin, et le téléphone n'arrête pas de sonner. Des témoignages de sympathie mais aussi des clients qui veulent savoir si ce qu'ils ont déposé a été volé. A priori non, selon Caroline Ménard, la soeur de la victime qui gère le magasin avec lui. Dans le sac dérobé par les malfaiteurs, il n'y avait apparemment que des registres.
"Ils n'ont rien eu alors ils vont revenir" explique-t-elle en apparté. Pendant les deux jours de fermeture, elle a fait installer de nouvelles caméras.
Celle déjà en place, située près de l'arrière boutique qui débouche sur la rue de l'Oratoire a filmé l'agression.
C'est un véritable guet-apens que les malfaiteurs ont tendu à son frère.
Ils ont attendu leur victime pendant une dizaine de minutes près de sa réserve située tout près de son magasin . Lorsque que le bijoutier est arrivé vers 22 heures, ils l'ont agressé et ont réussi à s'emparer d'un sac contenant des bijoux dont on ne connaît pas encore la valeur.
Ils sont sortis de la réserve, sont montés sur leur scooter mais n'ont pas eu le temps de démarrer car Christophe Ménard les a poursuivis et a réussi à ceinturer l'un des deux malfaiteurs. Et c'est alors que les coups de feu sont partis. Les malfaiteurs ont tiré avec un petit pistolet mitrailleur et ont gravement blessé le bijoutier aux jambes.
Ils ont utilisé une arme de guerre. Il est très rare de voir ce genre de pistolet utilisé dans les hold-up en Basse-Normandie. On est plus habitué à des braquages de station-service avec un couteau.
Autre élément, le scooter laissé donc sur place par les malfaiteurs a été volé à Marseille et maquillé puisqu'il porte une fausse plaque d'immatriculation, celle-ci correspondant à une Peugeot 307.
Visiblement, les malfaiteurs avaient bien préparé leur coup. Ils avaient vraisemblablement observé les habitudes de Christophe Ménard, qui avait déjà été pris pour cible en septembre dernier.
Deux personnes cagoulées, munies de bombes lacrymogènes, avaient fait irruption dans sa boutique . L'antiquaire ne s'était pas laissé faire et cela avait donné lieu à une véritable bagarre.
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Le magasin de C. Ménard, à Caen
Pour l'instant les enquêteurs de la police judiciaire n'ont aucun élément sur l'identité des deux malfaiteurs nous disait ce matin le Parquet.
Cette affaire pose à nouveau la question de la sécurité des bijoutiers, de ceux qui manient de l'or, les antiquaires, ou des gérants de ces boutiques qui rachètent l'or et qui fleurissent un peu partout .
Car le prix du métal précieux a été multiplié par 4 en 7 ans et cette inflation suscite des convoitises. L'an dernier, 369 bijouteries ont été braquées en France et 3 bijoutiers ont été tués à Cannes, Paris et Lyon.
Christophe Ménard, lui, a eu beaucoup de chance que des passants lui prodiguent les premiers soins, car il a été quand même gravement blessé: Une balle l'a atteint à la cuisse et a sectionné son artère fémorale, ce qui aurait pu lui coûter la vie.
