Il se pourrait que Nicolas Sarkozy annonce le choix du gouvernement en personne demain à Courseulles-sur-Mer.
Selon nos sources en effet, Nicolas Sarkozy qui vient à Caen pour un meeting demain au Zénith, se rendrait d'abord à Courseulles pour "une visite de terrain".
Il y a parfois des coincidences troublantes !
Depuis lundi le gouvernement annonce que sa décision sera rendue d'ici à la fin de la semaine. Et voilà que le président-candidat vient dans le Calvados ce vendredi.
Plus précisément et bien que les rédactions n'aient pas encore reçu de programme officiel de sa visite, Nicolas Sarkozy passerait à Courseulles-sur-Mer, là où l'un des cinq parcs éoliens offshore français d'une capacité de 500 mégawatts sera implanté.
En pleine campagne électorale et à deux semaines du premier tour de la présidentielle, cela ferait une belle annonce tant pour les salariés des grands groupes industriels concernés par cette décision (EDF, Alstom, GDF-Suez et Areva) que du côté des électeurs sensibles à l'écologie et au développement durable.
Selon ce que nous avons appris ce jeudi, le gouvernement a décidé de communiquer son choix à la Commission de régulation de l'énergie pour un avis définitif. Le dossier est en effet très complexe compte-tenu de ses enjeux économiques, écologiques et industriels. Rappelons également qu'un industriel espagnol, Iberdrola, s'est aussi mis sur les rangs. L'Union Européenne a elle aussi son mot à dire sur le choix de la France.
L'appel d'offres, lancé l'an dernier, porte sur l'installation et l'exploitation d'une première tranche de cinq parcs d'éoliennes sur des sites allant de la Seine-Maritime à la Loire-Atlantique pour une capacité totale de 3 000 mégawatts. Une seconde tranche est prévue ultérieurement avec les mêmes capacités de production.
Cet appel d'offres est censé générer environ 10 milliards d'euros d'investissement industriel et faire éclore une nouvelle filière, avec la création de 10 000 emplois à la clef.
Dix dossiers en tout ont été déposés pour les cinq sites concernés, émanant de consortiums menés par EDF, son compatriote et rival GDF Suez et l'espagnol Iberdrola.
Ces candidatures sont évaluées en fonction de trois critères : le prix de l'achat de l'électricité pour 40%, la qualité du projet industriel et social pour 40% et le respect de la mer et de ses usages pour 20%.
D'après le quotidien Les Echos, la Commission de régulation de l'énergie, qui a remis un avis consultatif au gouvernement, a recommandé d'accorder au consortium formé par EDF et Alstom les quatre sites qu'il visait, et de déclarer infructueux l'appel d'offres pour le cinquième site (Le Tréport, Seine-Maritime) pour lequel un consortium rival monté par GDF Suez est seul en lice.
Un choix majeur à double titre pour la Basse-Normandie
Alstom a en effet annoncé en novembre dernier son souhait d'installer à Cherbourg un site de production de mâts et de pâles d'éoliennes avec à la clé 500 emplois directs et 1000 emplois indirects.
Une annonce d'autant plus importante qu'en septembre, Areva, allié à GDF-Suez, annonçait choisir finalement Le Havre plutôt que Cherbourg pour installer ses propres usines de fabrication de pales et de nacelles.
Ce soir, les élus régionaux comme les industriels sont suspendus au choix du gouvernement. Quoi qu'il arrive, le suspense prendra probablement fin demain.