Les syndicats accusent la maison-mère d'avoir fait main basse sur leur brut, stocké au Havre.
Ils le gardaient comme un "trésor de guerre", pour peser dans les négociations avec la direction du groupe suisse. Vendredi le brut a été chargé pour une destination inconnue.
Le pétrole brut, d'une valeur de 25 millions d'euros, était gardé au port d'Antifer dans l'attente d'un acheminement par oléoduc vers la raffinerie de Pétroplus, actuellement à l'arrêt.
"Acte de piraterie"
Il a été chargé vendredi matin dans un pétrolier après la levée de la saisie du stock demandée par les banques depuis la mise en faillite de Pétroplus. "Un acte de piraterie" pour Yvon Scornet porte-parole de l'intersyndicaleCGT-CFDT-CFE/CGC.
L'intersyndicale qui indique dans un communiqué qu'elle dispose malgré tout de brut stocké à l'intérieur même de la raffinerie, pour une valeur de 220 millions d'euros. Il s'agit de produits pétroliers raffinés, destinés à faire face "à toute éventualité".
Pas de vol, selon le droit
Pour Arnaud Haquet, professeur de droit à l'Université de Rouen, il n'y a pas de vol "par rapport au droit de propriété", "une entreprise doit pouvoir faire ce qu'elle veut, pour l'instant, des biens dont elle reste propriétaire".
En revanche, il ajoute que s'il y a vol, c'est à l'égard de l'esprit de la loi votée cette semaine mais non promulguée. On rappelle que cette loi est destinée à empêcher le détournement d'actifs d'une entreprise défaillante.
Voir les explications dans le reportage ci-contre de Frédéric Nicolas et Sylvie Françoise