Le commissariat de Rouen et la prison du Havre sont pointés du doigt pour leurs conditions d'accueil inquiétantes.
Selon un article publié par lemonde.fr, le Comité européen pour la prévention de la torture, des peines ou des traitements inhumains ou dégradants met en exergue, dans un rapport publié jeudi 19 avril, les conditions d'accueil des prisons et centres de rétention français.
Les observateurs se sont rendus dans 6 commissariats français, une brigade de gendarmerie, deux centres de rétention, deux établissements pénitentiaires et trois hopitaux psychiatriques, entre le 28 novembre et le 10 décembre 2010. Le rapport apporte quelques précisions sur le cas de certains établissements normands notamment la nouvelle prison de Saint-Aubin-Routot, le commissariat de Rouen et le centre de rétention de Rouen-Oissel.
"Des flaques de sang au sol", "un froid ambiant"...
"Le Comité note, même dans les commissariats les plus récents comme à Lille ou à Rouen, des "locaux d'une saleté repoussante (flaques de sang coagulé au niveau du sol, vomissures séchées sur les bat-flancs, etc.)", "un froid ambiant et l'impossibilité d'obtenir une couverture, voire un matelas"" précise le texte.
Au Havre, un "usage excessif de la force"
Plus loin, l'article rapporte les dires de l'étude concernant la prison du Havre, sous-entendu celle de Saint-Aubin-Routot, ouverte en 2010 : "Le Comité n'a pas relevé de mauvais traitements en prison et s'inquiète seulement "d'un usage excessif de la force" au Havre, dû "au manque d'expérience de la majorité des surveillants"."
S'ajoute à cela des conditions d'isolement des détenus également préocuppantes : "Les détenus placés à l'isolement, même si "les conditions matérielles étaient globalement acceptables", ont très froid (ils se servent de la plaque de cuisson comme chauffage d'appoint) et ne peuvent accéder que 45 minutes par jour à une cour de promenade de 20 m² au Havre, mais pas les week-ends. Le Comité s'inquiète du fait que les détenus particulièrement surveillés sont réveillés toutes les heures, chaque nuit, à chaque ronde de surveillant."
Observations au centre de rétention de Rouen-Oissel
Concernant le centre de rétention de Rouen-Oissel, le bilan est moins noir. En effet, le rapport met en avant des conditions matérielles satisfaisantes. Cependant, il précise que certains retenus se plaignent "d'attitude ou de propos méprisants" et de "désoeuvrement" contrairement à d'autres centres de rétention français qui possèdent de petites salles de jeux pour que les personnes en rétention fassent autre chose que regarder la télé à longueur de journée.