Trois syndicats dénoncent l'engorgement du service suite à des fermetures de lit
Trois syndicats, CFTC, FO et Unsa, ont appelé le personnel des urgences du CHU de Caen à un débrayage de 12 h à 13 h ce mardi. Ils entendent ainsi protester contre le manque de lit d'hospitalisation disponibles, une pénurie qui rejaillit sur le fonctionnement du service.
L'émotion est encore palpable dans la voix. Pour Julie Noppe, infirmière, la journée du lundi 25 juillet est un mauvais souvenir. "J'avais une trentaine de patients à ma charge. Je n'ai pas pu faire mon métier correctement. On ne peut pas soigner les gens quand ils sont allignés les uns derrières les autres, on ne peut pas les atteindre. Après une journée comme celle-là, en tant que personnel de santé, on se sent mal. Et les patients, plus encore." Près de 160 patients accueillis ce jour-là aux urgences. Parmi eux, une douzaine ont attendu un lit pendant 24 heures.
Alain Lamy, directeur général délégué du CHU, l'admet: "Personne ne peut se satisfaire de cette situation". Cet été, l'établissement public a fermé 20% de sa capacité en lit "pour permettre au personnel de prendre ses congés". Les syndicats ont proposé des solutions à la direction. Pour Jacky Rouelle, représentant de l'intersyndicale, il faut "rouvrir des lits et payer des journées supplémentaires aux salariés qui le souhaitent, sur la base du volontariat ".
La direction du CHU a préféré solliciter l'Agence régionale de santé (ARS) pour qu'elle mette à contribution les acteurs privés du secteur de la santé. Durant la période estivale, les cliniques ont fermé entre 40 et 50 % de leurs lits. Une réunion a donc eu lieu la semaine dernière à l'initiative de l'ARS. Des efforts ont été consentis.
Si l'intersyndicale reconnait une légère amélioration de la situation, elle n'en maintient pas moins son appel à la grève. "Il suffit d'un vrai souci d'été, une épidémie par exemple, et on se retrouve dans une situation de crise", affirme Jacky Rouelle, "ce n'est pas au personnel de gérer celà. Ce type de situation doit être géré en amont."