Une grève illimitée qui vise à dénoncer le manque d'infirmières de bloc opératoire de gynécologie-obstétriques.
Caen : grève des sage-femmes au CHU
A l'appel de la CFDTet de l'UNSA, une grève illimitée des sage-femmes du CHU de Caen commence ce mercredi. Le personnel conteste un projet de la direction visant à les envoyer la nuit, en cas d'extrême urgence, au bloc de gynéco obstétrique pour remplacer les infirmières de bloc opératoire.
Et pour pallier ce manque, la direction du CHU de Caen demande aux sages-femmes, dont ce n'est pas la vocation, de remplacer les infirmières au bloc opératoire les nuits.
Les infirmières de bloc n'étant pas assez nombreuses, elles ne feraient plus les nuits pour assurer l'augmentation, souhaitée par la direction, des actes programmés le jour.
Sur les week-ends et les jours fériés, la direction serait en train de réfléchir.
En cas de césarienne, les sages-femmes commenceraient l'intervention au bloc opératoire en attendant que l'infirmière d'astreinte ( l'Ibode) arrive. Mais dans la plupart des cas, les interventions d'urgence s'achèvent avant le temps nécessaire à l'arrivée au bloc du personnel d'astreinte. Autrement dit, les sages-femmes assumeraient jusqu'au bout la responsabilité de l'intervention en lieu et place des infirmières.
C'est pour protester contre cette organisation de la pénurie que les sages-femmes et les infirmières de bloc opératoire, particulièrement du bloc de gynécologie-obstétriques, se sont mises en grève illimitée à l'appel des syndicats CFDT et Unsa du CHU.
Si le personnel soignant concerné affirme bien comprendre les contraintes de la direction du CHU, il n'est cependant pas question d'assumer des responsabilités pour lesquelles les sages-femmes n'ont ni les diplômes, ni les compétences requises.
Une formation de 11 heures leur est proposée alors que les Ibodes suivent 18 mois de formation après leurs études d'infirmières.
En cas de problème, assurent les sages-femmes, "c'est notre responsabilité qui sera engagée". Elles précisent aussi que la sage-femme allant au bloc opératoire doit quitter son poste à la maternité sans être remplacée.
Les interventions de nuit et en urgence au bloc de gynécologie-obstétrique se chiffrent à une centaine par an. C'est pour diminuer le coût des astreintes des infirmières la nuit que la direction du CHU a pensé à faire appel aux sages-femmes. Mais la direction de l'hôpital public refuse d'évoquer un quelconque souci de rentabilité dans cette nouvelle organisation du travail.