Le personnel a suspendu son mouvement de grève spontané. Les négociations du plan social reprendront vendredi.
Après une journée de mardi agitée (lire ici), l'usine de Condé-sur-Noireau tourne de nouveau normalement. La production des plaquettes de freins a repris avec la prise de service de l'équipe de nuit à 22 heures.
"Le personnel qui était présent a voté la reprise du travail" indique un représentant de la CGT. "Vendredi, les négociations reprendront avec les avocats de la direction, l'avocat du CE et le cabinet d'expertise Syndex" précise Raynald Lecocq, joint ce matin par téléphone.
Dans un communiqué, la direction d'Honeywell estime que "la voie du dialogue" est la seule qui puisse être bénéfique pour les salariés. Adriano Palma, le "vice-président des Opérations Monde Honeywell Matériaux de Friction", a "invité la direction et les représentants du personnel à engager rapidement les négociations sur les mesures sociales et les dispositifs de reclassement professionnel afin d'aboutir à une solution acceptable pour tous".
"Il nous fait du chantage, considère le délégué de la CGT. Il nous dit : pas de négo tant que l'usine est bloquée". Les discussions sont en suspens depuis le mois de février, les représentants du personnel jugeant "indignes" les propositions de la direction : une prime de 1150 euros bruts par année d'ancienneté avec un minimum garanti de 10 000 euros bruts.
Les négociations vont donc reprendre ce vendredi. "Aujourd'hui, les gens attendent. On n'est pas pressés d'être virés. Mais les collègues voudraient savoir avoir avec quoi ils peuvent repartir, explique Raynald Lecocq. L'incertitude créé des tensions".
Lors de sa visite à Condé-sur-Noireau ce mardi 24 avril, Adriano Palma a par ailleurs cru devoir apporter cette confirmation : "Les contraintes économiques du site et de la division Matériaux de Frictions ne permettent pas de revenir sur le projet" de fermeture. Mais plus personne ne se faisait d'illusion à ce sujet. Honeywell table toujours sur une cessation d'activitée en juin 2013. L'usine emploie 323 personnes. D'ici là, la direction fait de la poursuite du travail une priorité : les commandes doivent être honorées, les clients doivent être servis.