L'association de consommateurs vient de mener une enquête "affligeante" dans huit grandes surfaces du Calvados.
L'UFC-Que Choisir déplore que les grandes enseignes continuent à proposer des crédits renouvelables sans toujours vérifier la solvabilité du client : "Alors que le surendettement continue sa hausse exponentielle en France, comment admettre que les lieux de vente continuent cette distribution irresponsable des crédits ?
L'association avait déjà mené une enquête semblable en 2009. Elle montrait que pour l'achat d'un bien electroménager d'une valeur comprise entre 1200 et 2500 euros, 100 % des clients se voyaient proposer un crédit renouvelable via des cartes de fidélité qui permettent de disposer de "réserves d'argent".
Depuis, la loi Lagarde qui est entrée en vigueur l'année dernière, encadre le crédit à la consommation. Les enseignes sont tenus de proposer une alternative au crédit renouvelable et de vérifier la solvabilité du client. La notion de réserve d'argent est proscrite : la loi oblige à préciser qu'il s'agit bien d'un crédit.
L'UFC-Que Choisir est donc retournée sur le terrain afin de vérifier que la loi est bien appliquée. Une équipe d'enquêteurs s'est rendue dans huit grandes surfaces du Calvados (*) pour choisir des articles de plus de 1000 euros afin de tester les financements proposés.
Les conclusions de cette nouvelle enquête ne sont guère encourageantes. Certes, les enquêteurs se sont vus proposer des crédits classiques. Mais le crédit renouvelable "avance toujours masqué". Les magasins suggèrent des paiements en plusieurs fois, sans frais, contre la souscription d'une carte de fidélité, "associée dans 55 % des cas à un crédit renouvelable".
Le "flagrant débit" a toujours cours : l'enquête montre que le coût du crédit est mieux expliqué, mais que les "modalités techniques d'utilisation du crédit sont toujours aussi peu présentées". Dans 82 % des cas, la solvabilité de l'emprunteur "n'est pas vérifiée de façon sérieuse" assure l'UFC.
L'association de consommateurs a donc saisi la DDPP (Direction Départementale de Protection des Populations). Elle a en outre décidé de porter plainte "pour l'exemple" contre le Centre Commercial Carrefour Côte de Nâcre à Caen. Contactée par une équipe de France 3 Basse-Normandie, la direction du magasin n'a pas souhaité faire de commentaire.
(*) : l'enquête a été réalisée entre le 21 janvier et le 4 février 2012 dans huit magasins du Calvados : Ikéa à Fleury sur Orne, But à Lisieux, Boulanger et Leroy-Merlin à Mondeville, Darty à Rots, ainsi que dans les magasins Carrefour de Caen, Mondeville et Hérouville Saint-Clair.
Le reportage d'Erwan de Miniac et Guillaume Le Gouic :
L'UFC Que Choisir dénonce le Crédit en... par france3bassenormandie_845