Le rapport de l'ASN a été rendu public avec une recommandation : renforcer la robustesse des centrales.
Interview du directeur de la centrale de Paluel
A la suite de la publication du rapport de l'ASN sur la sûreté du nucléaire, le directeur de la centrale de Paluel revient sur les améliorations à entreprendre et coût des travaux.
La Haute-Normandie compte deux centrales nucléaires Paluel et Penly. Dans chacune il faudra effectuer des travaux. Malgré tout, pas de surprises pour EDF. Certains étaient déjà en cours de réalisation.
C'est un rapport attendu qui vient d'être rendu public. Il avait été demandé après la catastrophe de Fukushima au Japon début 2011. L'Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN) a rendu ses conclusions le 3 janvier. Aucune fermeture préconisée mais des améliorations sont imposées.
C'est le cas notamment à la centrale de Paluel. Sont particulièrement visés des risques d'inondations dans la salle des machines intertranches et des risques de colmatage dû aux algues au niveau de la prise d'eau qui alimente le système de refroidissement des réacteurs. Des risques connus du directeur de la centrale Jean-Jacques Létalon. Le but est maintenant d'établir un calendrier précis et d'évaluer le surcoût avant de commencer les travaux.
Retrouvez l'interview de Jean-Jacques Létalon en cliquant sur vidéo.
L'addition s'annonce déjà salée pour EDF qui gère les 58 réacteurs français. La somme n'est pas encore connue mais elle devrait se chiffrer en milliards. Le PDG d'EDF Henri Proglio a déclaré dans un entretien au Monde que "l'entreprise ferait face". Certaines améliorations avaient même déjà été budgétées.
Un surcoût qui devrait entrainer une augmentation du prix de l'électricité, mais impossible de dire pour l'instant de combien. Le directeur de Paluel se veut rassurant : "l'électricité sera toujours l'énergie la moins chère".
Comment a été réalisé le rapport de l'ASN ?
Après Fukushima, le gouvernement demande à l'ASN un rapport concernant l'état de sûreté du nucléaire en France.
La France compte 19 centrales en exploitation. Chacune réalise alors un rapport en interne, puis discute des améliorations possibles avec les autorités nucléaires locales.
En septembre, les centrales envoient leur rapport à l'autorité nationale, qui dans les jours suivant envoie des agents sur place pour vérifier les informations contenues dans les rapports.
Le texte rendu public le 3 janvier est donc composé d'un condensé de ces rapports et des conclusions de l'ASN quant aux améliorations à réaliser.
Retrouvez le rapport de l'ASN grâce à ce lien.
Ces rapports sont-ils vraiment utiles ?
Pour Jean-Jacques Létalon oui. Car ils permettent d'informer le grand public. Mais également de faire évoluer les mentalités au sein des centrales. Après la catastrophe de Tchernobyl explique-t-il, la France aurait pu décider de ne rien faire, car le matériel en Ukraine était très différent. Malgré tout, la filière s'est interrogé sur les erreurs humaines à l'origine de la catastrophe et a mis en place un système d'auto-contrôle chez ses employés.