Sur France Inter, ce vendredi, le comédien a consacré sa chronique aux salariés d'Honeywell.
"A quoi il pense Julien en écoutant la radio ce matin" se demande d'abord François Morel ? Julien est, dit-il, en arrêt-maladie, "mal-foutu, pas en forme". Le changement de saison peut-être? Julien a pris froid en manifestant samedi à Condé-sur-Noireau.
Le comédien qui a grandi à Saint-Georges des Groseillers, a mis des mots sur la peine que lui inspire le sort des ouvriers d'Honeywell (jamais nommément désigné) : des hommes, des femmes qui "se lèvent tôt pour aller à l'usine", qui ont défilé "serrés les uns contre les autres", mais "sans réussir à se consoler".
"Le moitié d'une ville entière qui est dans la rue, qu'est-ce qu'il leur faut de plus ?" fait-il dire à "Julien". François Morel évoque ensuite "Christelle, la femme de Julien, qui le mois dernier espérait encore un CDI" et leurs enfants qui "ont mal au ventre" depuis que leur père a crié en les entendant répéter ce mot entendu à la manif : "délocalisation".
"A quoi ils pensent tous les dirigeants, tous les actionnaires anonymes qui décident de fermer une usine, d'aller chercher en Roumanie de la main d'oeuvre moins cher ? " s'indigne encore l'enfant du pays dans cette chronique radiophonique à fleur de peau. "A quoi ils pensent, ceux qui savaient le danger mais qui envoyaient quand même des ouvriers dans des usines amiantées ?" François Morel conclue en imaginant Julien ce soir, sur sa terrasse, les yeux perdus dans les étoiles en train de maugréer: "tout le monde ne vit pas sur la même planète".
A quoi ils pensent ? par François Morel, sur France-Inter le 25 novembre 2011 :
A quoi ils pensent ? par franceinter