Le procureur de la République de Coutances vient d'ordonner des investigations complémentaires.
L'enquête ouverte après la collision entre le Condor Vitesse et un petit casayeur de Granville se prolonge. Le 28 mars 2011, le ferry de la compagnie Condor qui naviguait entre Saint-Malo et Jersey avait percuté Les Marquises, causant la mort d'un marin. Au moment du choc, le ferry évoluait à 70 km/h dans un épais brouillard.
Lors d'une récente garde-à-vue, le commandant et le commandant en second du ferry semblent avoir mis en cause le bon fontionnement du radar au moment de l'accident. Renaud Gaudel, le procureur de la République de Coutances a donc décidé d'ordonner de nouveaux actes de procédure, ce qui va repousser de plusieurs mois le terme de l'enquête.
Au mois de mars dernier, un an après ce drame, le patron des Marquises s'était ému des lenteurs de la justice. Pascal Le Guillou était à terre au moment de l'accident qui a coûté la vie à Philippe, son matelot. Il attend la tenue d'un procès : "C'est le pot de fer contre le pot de terre. On voit que derrière, le Condor cherche à faire traîner les choses, à payer le moins possible leurs erreurs. Mais à un moment, il faudra bien prendre ses responsabilités".
Le patron des Marquises réclame justice
Collision Condor ferry/bâteau de pêche: un an... par france3bassenormandie_845
L'équipage mis en cause dans un rapport technique
Le Bureau Enquête Accident a beau rappeler en préambule de chacune de ses publications que son travail n'a aucunement vocation à "établir ou attribuer des fautes à caractère pénal ou encore à évaluer des responsabilités individuelles ou collectives", le rapport consacré au naufrage des Marquises avait sérieusement mis en cause l'équipage du ferry au mois d'octobre dernier.
Ce document qui est toujours librement consultable sur internet, conclue que l'attitude des officiers était "peu compatible avec la concentration nécessaire à la conduite d'un navire à grande vitesse dans le brouillard". La transcription des conversations enregistrées dans la timonerie est édifiante ( lire ici ). Les bavardages "sans rapport avec la conduite du navire" conjugués à une visibilité nulle consituent selon le BEA "les facteurs déterminants de l'accident".